Guide écrit par:
Michel, Soudeur professionnel passionné, Vendée
Apprendre à braser le cuivre devient financièrement intéressant dès lors que l’on souhaite réaliser une installation sanitaire complète en cuivre. Si vous n’avez que deux ou trois raccords à poser pour installer une douche ou poser un robinet, que vous n’êtes pas outillé, et que vous n’entretenez aucune passion pour la plomberie, préférez la pose d’un raccord bicône ou encore la pose d’un raccord automatique. Leur pose facilité et leur coût modique (les raccords bicônes sont les moins chers des deux) plaident en leur utilisation. L’installation d’un réseau PER peut aussi remplacer le cuivre seulement les coûts sont nettement plus élevés La solution meilleure marché reste donc l’emploi du cuivre.
Conseils avant soudage du cuivre
Préparer un assemblage en cuivre
Choix du décapant et du métal d’apport
Braser un raccord cuivre
Nettoyer la brasure sur cuivre
Ci dessous, nous vous présentons une sélection des 4 meilleurs tutoriels pour apprendre à braser le cuivre.
Dans la pratique, chauffer le cuivre est assez facile, Mais il faut garder à l’esprit qu’une chauffe excessive rend le cuivre poreux et donc fuyard. Le plus important lors d’une brasure est donc la maîtrise de la température de chauffe pour assembler tubes cuivre et raccords. Pour faire simple, on peut dire que la couleur rouge sombre est la limite à ne pas dépasser.
La qualité du cuivre est aussi un facteur de réussite. Le cuivre acheté à des prix défiant toute concurrence est souvent trop carboné et l’action de la flamme brûle ce carbone et laisse place à des trous microscopiques qui font la porosité des tuyauteries.
Type de brasure | Métal d’apport | Température mini maxi du cuivre | Type de chalumeau |
Brasure tendre | Etain | 200/450°C | Monogaz |
Brasure forte | Cuivre/phosphore % Argent | 600/900 °C | Bi-gaz ou oxyacétylénique |
Les tuyauteries de cuivre ne se soudent pas bout à bout comme on peut le faire pour l’acier ou l’inox mais elles se brasent grâce à un manchon qui unit les deux tubes. Les épaisseurs prises en compte sont très minces ce qui favorise la mise en œuvre ainsi que l’esthétique de l’installation. Les raccords utilisés sont des raccords écrouis manchonnés qui s’emboitent entre eux avec un faible jeu qui permet de laisser passer le métal d’apport utilisé pour les unir.
On nomme ce type d’assemblage soudure par capillarité. Même si le terme soudure ne s’applique que lors de la fusion de deux métaux homogènes, il s’emploie, à tort ou à raison, couramment par les plombiers en charge de ce type de raccordement.
Afin de satisfaire les besoins des différentes installations, pratiquement tous les cas de figure d’assemblages sont représentés par une vaste variété de raccords cuivre disponibles à la vente. Hormis couper le tube, on peut envisager toutes les situations de mise en œuvre possibles en combinant ces raccords. Les raccords mixtes, raccords en laiton filetés ou taraudés d’un côté et manchonnées au diamètre du cuivre de l’autre, sont également disponibles pour raccorder des robinets ou tout autre appareil sanitaire.
Le cuivre est un métal qui s’oxyde. Il a l’avantage de s’auto-protéger c’est-à-dire qu’une fois oxydé, la couche d’oxydation caractérisée par le vert de gris devient protectrice pour le métal. La meilleure image que l’on peut trouver de ce phénomène naturel est la couleur des dômes en cuivre de bâtiments publics oxydés avec l’âge.
Pour assembler des raccords en cuivre, il faut donc parfaitement nettoyer les surfaces qui sont en contact lors de la soudure, c’est-à-dire l’extrémité du tube et l’intérieur du manchon du raccord. Plusieurs méthodes sont répertoriées, mais la plus efficace est la suivante :
ébavurage de l’extrémité du tube ;
désoxydation à la paille de fer ou toile émeri ;
nettoyage final à l’alcool à brûler.
Le décapant, encore appelé flux, liant ou gel, est le produit qui va faciliter la liaison entre le cuivre et le métal d’apport. Il peut être sous forme de liquide, de pâte ou de poudre, il est parfois l’enrobage d’une baguette de métal d’apport. Ces décapants répondent à la norme DIN 8511 qui régit ces additifs de brasage.
La sélection se fait en rapport avec le type d’installation que l’on réalise. En fonction du type de brasure (tendre ou forte), vous devez utiliser le métal d’apport adéquat. La norme ISO 3677 de 2016 précise l’utilisation des métaux d’apport selon leur composition chimique. Pour le gaz, se référer à la norme ATG (organisme de certification des produits pour le gaz).
Type de brasure | Outil utilisé | Type de fluide | Présentation | Cas d’utilisation | Caractéristique | Décapant |
Brasure tendre 200°C < T° > 450°C | Fer à souder Lampe à souder chalumeau monogaz | Eau froide | Fil, targette ou baguettes | Sanitaire, laiton, galva, cuivre | Bonne fluidité | Pâte à étamer Gel crème |
Soudo-brasage 850°C < T° > 900°C | Chalumeau bi-gaz Poste à souder oxyacétylénique | Assemblages non étanches. Réparation outils | Laiton nu Baguettes enrobées | Cuivre, laiton, inox, aciers spéciaux soudure non étanche | Soudage de proche en proche | Poudre décapante, baguette enrobée |
Brasure forte 600°C < T° > 800°C | Chalumeau bi-gaz Poste à souder oxyacétylénique | Tous fluides* | Cupro-phosphore | Chauffage, sanitaire, cuivre, laiton | Auto-décapante | Flux, liant ou gel |
Brasure forte 600°C < T° > 750° | Chalumeau bi-gaz Poste à souder oxyacétylénique | Tous fluides* | Cupro-phosphore 2 % argent | Chauffage, sanitaire, cuivre, laiton | Pour métaux cuivreux exclusivement | Flux, liant ou gel |
Brasure capillaire T° > 600° | Chalumeau bi-gaz Poste à souder oxyacétylénique | Tous fluides* | 40% argent | Installation gaz agréé ATG B.524 | brasure par conduction plutôt que par contact à la flamme | Liant, gel adapté |
Brasure argent T° > 600° | Chalumeau bi-gaz Poste à souder oxyacétylénique | Tous fluides* | 55% argent | Chauffage, sanitaire installations frigorifique, climatisation, matériel électrique | Fusion abaissée grâce à l’adjonction d’argent | Liant, gel adapté |
* Avant réalisation d'installation nécessitant une réception, il faut s'assurer que les métaux d'apports utilisés soient homologués par l'organisme récepteur. Le non-respect de cet agrément peut conduire au refus de mise en service de votre installation.
À chaque type de brasure correspond un décapant, ou une baguette enrobée, dédié à utiliser avant tout dépôt de métal.
Pour une brasure tendre à450° réalisée uniquement sur tuyauterie d’eau froide, l’étamage de l’extrémité du tube et de la partie femelle du raccord est un préalable incontournable (étamer consiste à recouvrir d’une couche d’étain). On crée ainsi une surface d’adhérence importante entre les éléments à assembler. Si vous ne procédez pas de cette manière et que vous n’étamez pas vos pièces avant introduction, votre brasure tendre ne tiendra pas.
Pour une brasure forte de 700 à 750 °C, on doit prendre l’habitude de chauffer, progressivement, les pièces à assembler. Attention, le cuivre trop chauffé devient poreux. Dès la bonne température atteinte (couleur rouge sombre), on dépose le métal d’apport dans l’intervalle des raccords à souder. La fusion de la baguette provoque la coulée de métal d’apport autour du joint préalablement décapé.
Le cupro-phosphore, laiton ou la brasure d’argent choisi comme métal passe de l’état solide à l’état liquide puis redevient rapidement solide. L’important est donc de maîtriser ce point de chauffe pendant la fusion pour tous les cas d’assemblages en plomberie/chauffage.
Dans le cas d’un assemblage cuivre/laiton, il est nécessaire d’amener d’abord le raccord en laiton, plus massif, à la température de fusion du métal d’apport tout en dosant une chauffe simultanée qui monte très vite en raison de son excellente conductivité et de sa faible épaisseur. S’il s’agit d’un robinet, n’oubliez pas de démonter le mécanisme pour ne pas brûler joints et clapets.
Un raccord en cuivre écroui se recuit et devient malléable lors de la chauffe.
Prévoyez des supports en quantité suffisante pour ne pas fragiliser votre installation.
Après brossage, on peut éliminer les traces noires avec une préparation d’acide sulfurique dilué. Rincez abondamment ensuite pour éliminer les traces d’acide. On doit toujours envisager un problème ou un incident pendant l’exécution d’un assemblage brasé. Le poste de travail doit-être bien ventilé et non encombré.
Portez obligatoirement gants et lunettes appropriés ainsi que des vêtements de travail adaptés.
Les gants de protection ne seront pas les mêmes pour le soudage que pour le nettoyage à la solution à base d’acide sulfurique.
Les lunettes de sécurité auront de préférence des protections latérales pour réduire au minimum le risque de projection.
L’extincteur n’est pas superflu même si les risques sont maîtrisés par l’opérateur, préférez l’utilisation d’un allume-gaz plutôt qu’un briquet.
À condition de s’appliquer et de suivre quelques recommandations fondamentales, vous pouvez envisager, à coût raisonnable, de mettre en œuvre vos propres installations d’eau ou de gaz. L’apprentissage reste simple et à la portée de tout bricoleur.
5 mn par brasure
1 personne
Lampe à souder ou chalumeau oxyacétylénique selon la brasure choisie
Ecran de protection thermique selon l’environnement
La liste ci-dessus est non exhaustive. Les équipements de protection individuelle sont à adapter à chaque situation de travail.
Guide écrit par:
Michel, Soudeur professionnel passionné, Vendée
J’ai acquis une formation de tôlier, de tuyauteur/soudeur et après avoir parcouru pendant trente cinq ans les chantiers de France et du Benelux, je suis devenu responsable d’une chaudronnerie puis projeteur, ingénieur de projets pour finir chef d’établissement ingénierie. Retraité, j’ai aménagé et équipé un atelier où je réalise des sculptures métalliques : j’ai réussi à combiner et aménager un coin de paradis ou j’aime laisser libre cours à mon imagination. Les casses et les vide-greniers n’ont plus de secrets pour moi. J’y trouve des objets insolites et des vieux outils que je collectionne ou que je transforme en objet d’art.J’aime aussi la décoration, la peinture sur toile et le jardinage. Je suis l’évolution des nouvelles technologies concernant les outils. Faire partager ma passion et vous conseiller humblement dans vos choix de matériel est un réel plaisir.