Guide écrit par:
Michel, Soudeur professionnel passionné, Vendée
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L'opération d'assemblage à l'étain de métaux sans les fondre est appelée brasage tendre. La température de mouillage ou de fusion du métal d'apport, ici l'étain/plomb à environ 200°C, ne suffit pas pour fondre les éléments à assembler mais convient pour les unir en réalisant un joint étanche et solide.
La condition essentielle est que le cordon de brasage ne soit pas soumis directement à des efforts mécaniques ou à des pressions élevées. Pour cela, il faut superposer les parties du joint de manière à obtenir une surface de contact élargie qui, recouverte d'étain, assure la bonne tenue du joint. Diverses techniques existent, telles que le manchonnage pour les tuyaux de cuivre et le recouvrement pour les autres formes d'assemblages.
On peut prévoir d'utiliser le brasage à l'étain pour assembler des tuyauteries de cuivre ou réaliser des joints par recouvrement si on a sous la main une lampe à souder ou un chalumeau. Si on ne dispose que de fil ou de targette comportant du plomb, on doit s'abstenir de :
Pour tout autre assemblage de conduite, on doit placer à distance régulière et aux changements de direction suffisamment de points de supportage, tels que des colliers de fixation murale, pour palier et encaisser les éventuels coups de bélier, générés par le fluide en circulation, qui peuvent provoquer la rupture du joint soudé.
Si on soude avec un alliage d'étain comportant un faible pourcentage de cuivre, le brasage des conduites d'eau potable est autorisé. On peut recharger des métaux ferreux altérés à condition de les blanchir et d'utiliser un décapant approprié. Certains carrossiers font des merveilles avec des apports d'étain sur des zones à recharger (à remplir, combler de matière).
Vu que les joints à braser se superposent ou s'emboîtent, on peut souder par capillarité après avoir nettoyé la partie mâle et femelle des pièces puis les avoir enduites de décapant. Une fois les éléments emboîtés et portés à température, on dépose de l'étain au niveau du joint. Normalement, le métal d'apport mouille, s'infiltre et couvre les parties manchonnées.
Si vous n'êtes pas sûr de vous, vous pouvez opter pour l'étamage de ces surfaces avant emboîtement. Prendre la partie mâle ou femelle du manchon, la désoxyder, puis y apposer le décapant et déposer une fine couche d'étain. Vous pouvez même laisser refroidir ces éléments étamés ce qui vous permet de préparer plusieurs pièces et les assembler plus tard.
Vous pouvez utiliser un creuset à étamer, outil spécifique, pour y plonger les extrémités à étamer si vous avez beaucoup de pièces à préparer.
La législation sur l'utilisation de l'étain/plomb pour le brasage s'est considérablement durcie. La directive RoHS du 27 01 2003 régit l'utilisation du plomb pour le brasage tendre. On sait que peu à peu le plomb responsable du saturnisme doit disparaître des métaux d'apport à l'étain.
On trouve des métaux d'apport binaires tels que :
On trouve des alliages ternaires tels que :
Certains fils à braser comportent en leur âme le décapant adéquat, il n’est donc pas nécessaire de chercher la bonne concordance. Pour l'apport plus conséquent de métal, on peut utiliser des targettes d'étain, sorte de barrette souple qui convient également pour remplir les creusets à étamer.
Pour réaliser la brasure à l'étain procédez comme suit.
Voici 3 problèmes fréquemment rencontrés lors d'un brasage à l'étain à la flamme et leurs correctifs correspondants :
Si l'on respecte les conseils et procédures, il est facile de réaliser une brasure à l'étain. S'entourer de précautions d'usage, faire les gestes simples en utilisant les bons ingrédients suffit à produire un travail satisfaisant. Au fur et à mesure, l'expérience aidant, vous maîtrisez la technique qui vous dépanne pour des assemblages courants.
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La liste ci-dessus est non exhaustive. Les équipements de protection individuelle sont à adapter à chaque situation de travail.
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Michel, Soudeur professionnel passionné, Vendée, 180 guides
J’ai acquis une formation de tôlier, de tuyauteur/soudeur et après avoir parcouru pendant trente cinq ans les chantiers de France et du Benelux, je suis devenu responsable d’une chaudronnerie puis projeteur, ingénieur de projets pour finir chef d’établissement ingénierie. Retraité, j’ai aménagé et équipé un atelier où je réalise des sculptures métalliques : j’ai réussi à combiner et aménager un coin de paradis ou j’aime laisser libre cours à mon imagination. Les casses et les vide-greniers n’ont plus de secrets pour moi. J’y trouve des objets insolites et des vieux outils que je collectionne ou que je transforme en objet d’art.J’aime aussi la décoration, la peinture sur toile et le jardinage. Je suis l’évolution des nouvelles technologies concernant les outils. Faire partager ma passion et vous conseiller humblement dans vos choix de matériel est un réel plaisir.