Guide écrit par:
Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne
L'emplacement et l'exposition du potager doivent être choisis avec soin, car on ne pourra plus les modifier.
Le jardin idéal possède les caractéristiques suivantes :
Il est situé non loin de la maison pour faciliter son entretien.
Il est situé à proximité d'une source d'irrigation. Cette source peut être l'eau de ville, un puits, une source, un forage, un étang, etc.
Il est situé en terrain horizontal et plat. Si le terrain a une légère pente, la meilleure exposition est vers le sud. Si la pente est trop abrupte, il vaut mieux aménager son jardin en terrasse. Les fonds de vallées sont à déconseiller car souvent froids au printemps.
Il n'est pas entouré d’arbres ou de bâtiments qui lui font de l'ombre. Le côté sud en particulier doit être bien dégagé. Par ailleurs, les racines des arbres vont chercher loin leur nourriture et leur eau, et elles entrent donc en compétition avec celles des légumes.
Il est abrité des vents.
Son côté nord est abrité par un mur ou une haie efficace.
Une clôture est utile (mais pas indispensable) pour éviter l'intrusion d'animaux domestiques ou sauvages.
Que vous soyez locataire ou propriétaire de votre logement, vous êtes chanceux si vous disposez d'un lopin de terre qui convient pour faire un potager. Un potager de 150 m², suffit pour produire les légumes à une famille de 4 personnes.
Si votre terre ne convient pas (sol rocheux, trop caillouteux ou trop calcaire, par exemple), installez des carrés de jardin que vous remplirez avec de la bonne terre et du terreau. La culture y est plus intensive que dans un jardin classique, et 5 ou 6 carrés de potager de 1,20 m de côté produisent plus de légumes que la même surface au sol.
La location d'une parcelle de terrain ou d'un jardin potager est tout à fait envisageable. Il faut compter environ 50 euros par mois pour un jardin de taille moyenne (150 m²).
Si vous signez un contrat de location, celui-ci doit mentionner :
les coordonnées cadastrales et la superficie ;
le montant du loyer ;
les conditions de résiliation ;
le contrat doit comporter aussi un plan de la parcelle.
Certains propriétaires demandent seulement quelques légumes en échange, ou d'autres petits travaux comme l'entretien d’une pelouse. En effet, de nombreux propriétaires possèdent un petit terrain qu'ils ne travaillent pas, pour des raisons diverses. A l'opposé, des gens sont disposés à travailler un jardin mais n'ont pas de terre. De nombreux sites internet mettent en relation des particuliers entre eux.
Les jardins familiaux, aussi appelés « jardins ouvriers » sont, depuis la fin du XIXe siècle, des parcelles communales mises à disposition des habitants. Ces terres étaient destinées à améliorer les conditions de vie des ouvriers en leur permettant d'être auto-subsistants en légumes.
Contrairement aux jardins partagés (voir ci-dessous), ces jardins sont bien individualisés, un habitant se voyant assigner un lopin de terre. Malgré ce fait, comme ils sont souvent juxtaposés, ils contribuent aussi à tisser des liens sociaux dans les zones urbanisées.
On l'appelle aussi jardin communautaire, jardin associatif ou jardin collectif. C'est un jardin cultivé et géré collectivement par les habitants d'un village en milieu rural ou d'un quartier en milieu urbain. Les utilisateurs du jardin sont réunis en une association et gèrent le jardin.
Il n'est pas indispensable de savoir jardiner car c'est avant tout un lieu d'échange et de partage, et le jardinage, cela s'apprend. Pour trouver un jardin partagé, renseignez-vous auprès de votre mairie, et sur le site jardins-partages.org.
La meilleure eau d'arrosage pour le potager est l'eau de pluie, d'une mare ou d'une rivière. L'eau d'un puits convient également si vous la laissez plusieurs heures à température ambiante. Par commodité, on utilise souvent l'eau du robinet. L'emploi d'un arrosoir est la meilleure technique pour arroser un potager : au goulot pour les plants, à la pomme fine pour les semis et les jeunes plants, à la pomme normale pour toutes les autres cultures.
Rien ne vous interdit de ranger vos outils de jardinage dans votre garage, une grange, voire une cave, mais il faut bien reconnaître qu'un abri de jardin placé dans un coin du jardin est bien utile. Il existe de multiples modèles de cabanons, en bois, en métal, en résine et de toutes les tailles, de moins de 2 m² à plus de 20 m².
L'abri en bois donne un style plus naturel, mais il durera moins longtemps et vous demandera plus d'entretien que les modèles en métal ou en résine. Un abri de jardin d'à peine 2 m² est suffisant pour abriter les quelques outils indispensables du jardin.
Avec des modèles plus spacieux vous pourrez y entreposer la tondeuse à gazon, un motoculteur ou un vélo. Tout dépend évidemment de la superficie de votre jardin, de votre équipement et de votre budget.
Outil de jardin | Utilisation | Conseil de choix |
La bêche | Retourner la terre. Creuser un trou ou une tranchée. Découper des bordures. | Vérifier l'épaisseur du métal Longueur du fer : au moins 25 cm. |
Le croc ou griffe | Désagréger les mottes. Ameublir la terre. | En fer forgé et à dents rondes et épaisses. |
Le râteau | Émietter la terre. Affiner le sol avant semis. Rassembler les débris et cailloux. Niveler la surface. Recouvrir le semis. Damer les semis. | Manche de plus de 1,50 m. |
La fourche à bêcher, la grelinette ou bio-fourche | Travailler le sol en profondeur. profond sans retournement et sans fatigue. | Modèle à 4 ou 5 dents. |
La binette | Eliminer les mauvaises herbes Casser la croûte du sol. Butter (entourer de terre un pied de légume). | En fer forgé d'une seule pièce, et non rivé. Manche d'au moins 1,30 m. |
La serfouette | Tracer des sillons pour semis en ligne. | En fer forgé d'une seule pièce, et non rivé. |
La houe | Sarcler les grandes mauvaises herbes. Défricher un terrain. Creuser des trous pour plantation. Butter (pommes de terres, fèves). | En fer forgé d'une seule pièce, et non rivé. |
Le plantoir | Planter salades, choux, etc. | |
Le déplantoir | Déterrer les jeunes plants, repiquer. | En fer forgé , et non en tôle. |
Le sécateur | Couper des tiges, des ronces. Tailler les petits fruits. | Modèle à lames simples et non à enclume. Taille adaptée à celle de votre main. |
L'arrosoir | Arroser les cultures. | En plastique : bon marché. En métal : plus durable. |
La préparation du sol du potager est une étape primordiale pour réussir une culture. Son but est d'obtenir une terre meuble et perméable qui facilite la germination des graines et la pénétration des racines. Elle permet aussi d'enlever du sol les racines et les cailloux.
Avant de travailler la terre, il faut désherber le sol en retirant toutes les plantes qui y poussent, ainsi que que tous les résidus végétaux. Vous pouvez par exemple utiliser la binette ou la houe pour couper les tiges des herbes à ras du sol. Pour le travail du sol d'une manière classique, trois opérations successives sont effectuées.
Premier travail traditionnel du sol, le bêchage consiste à retourner la terre sur une profondeur de 25 cm environ à l'aide de la bêche ou d'une fourche-bêche. Le bêchage est l'équivalent du labour effectué à la charrue.
Il n'a lieu qu'une seule fois par an, même si plusieurs cultures se succèdent sur la parcelle. Sur les terres lourdes (argileuses), on bêche à l'automne, et on laisse le sol en grosses mottes ; le gel se chargera de les déliter.
Sur les terres légères (sableuses), on préfère préparer le sol du potager au début du printemps. Pour faciliter le travail à la bêche, on procède par bandes de 2 à 3 m de large.
Il consiste à casser les grosses mottes en particules plus fines. En même temps, on enlève les racines, les cailloux, et on nivelle grossièrement le terrain. On utilise le plus souvent le croc.
Il affine encore davantage la terre. Ce travail, effectué au râteau, est superficiel. Il permet d'éliminer aussi les cailloux plus petits et les mottes qui n'ont pas été désagrégées. Le nivelage est aussi plus poussé. Le but est de constituer un lit de terre fine indispensable pour préparer un semis. Pour une plantation, le passage du râteau n'est pas indispensable si l'émiettage de l'étape précédente à été fait avec soin.
Voici une variante qui fait son chemin. Cette technique, de plus en plus employée en culture biologique, remplace le bêchage et permet d'aérer et d'ameublir la terre sans la retourner et sans chambouler les différentes couches, ce qui est néfaste pour les micro-organismes du sol.
Il est possible d 'utiliser une simple bêche à dents (fourche-bêche) mais des outils spécialement conçus sont plus efficaces : aérobêche, grelinette, biofourche.
Les matières fertilisantes, engrais et amendements, sont des produits destinés à assurer la nutrition des végétaux ou à améliorer les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols.
On oppose souvent l'utilisation des engrais chimiques à celle des engrais organiques.
Les engrais chimiques sont produits à partir de matières inorganiques (minéraux), ce sont par exemple : le nitrate d'ammonium, l'urée, le phosphate d'ammonium, le chlorure de potassium… Directement absorbés par les racines des plantes, leur action est immédiate.
Les engrais organiques sont des déchets d'origine animale ou végétale : sang desséché, corne broyée, fumier décomposé. Contraire aux engrais indiqués précédemment, ils doivent subir une transformation (la minéralisation) par les micro organismes du sol pour être assimilables par les plantes, leur action se manifeste plus lentement.
Voici une sélection de légumes parmi les plus faciles à cultiver :
carotte ;
concombre et cornichon ;
courgette ;
épinard ;
haricot (haricot vert et haricot grain) ;
laitue (laitue pommée et laitue à couper) ;
poirée (bette à carde ou blette) ;
pomme de terre ;
potimarron ;
radis ;
Parmi les plantes aromatiques :
basilic ;
ciboulette ;
coriandre ;
persil.
Plante cultivée | Jan | Février | Mars | Avril | Mai | Juin | Juillet | Août | Septembre | Octobre | Novembre | Décembre | |
Aubergine | S | S | S | ||||||||||
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Betterave | S | S | S | ||||||||||
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Carotte | S | S | S | S | |||||||||
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Céleri (céleri à côte et céleri-rave) | S | S | |||||||||||
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Chou-fleur | S | S | S | S | |||||||||
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Chou-pommé | S | S | S | S | S | S | |||||||
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Concombre | S | S | S | S | |||||||||
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Courgette | S | S | S | ||||||||||
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Epinard | S | S | S | S | S | S | |||||||
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Fève | S | S | S | S | |||||||||
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Haricot | S | S | S | S | |||||||||
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Laitue | S | S | S | S | S | S | S | S | |||||
P | P | P | P | P | P | P | |||||||
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Mâche | S | S | |||||||||||
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Navets | S | S | S | S | S | ||||||||
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Oignon | S | S | S | S | S | ||||||||
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Panais | S | S | S | ||||||||||
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Pois | S | S | S | S | |||||||||
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Poireau | S | S | S | ||||||||||
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Poirée | S | S | S | ||||||||||
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Poivron | S | S | |||||||||||
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Pomme de terre | P | P | P | ||||||||||
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Potiron | S | S | |||||||||||
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Radis (rose) | S | S | S | S | S | S | S | ||||||
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Tomate | S | S | S | ||||||||||
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Basilic | S | S | |||||||||||
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Ciboulette | S | S | |||||||||||
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Coriandre | S | S | |||||||||||
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Menthe | P | P | |||||||||||
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Persil | S | S | S | S | S | ||||||||
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Thym | S | S | |||||||||||
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S | semis |
P | plantation |
R | récolte |
Les jardiniers ont souvent observé que les légumes réagissent différemment en fonction des autres plantes de leur voisinage. Certaines plantes entretiennent de bonnes relations, tandis que d'autres provoquent des effets défavorables sur leurs voisines (mauvaise croissance, apparition de parasites,etc.).
C’est pourquoi il est préconisé d’associer les légumes du potager dont le voisinage est bénéfique. Le tableau ci-après repose sur des observations empiriques effectuées par les jardiniers au fil du temps et l'efficacité des associations n'est pas toujours expliquée scientifiquement.
Légumes | Association favorable | Association défavorable |
Ail | Carotte, pissenlit, pomme de terre | Pois, haricot, fève, chou |
Asperge | Tomate, poireau , persil, haricot (nain) | Betterave rouge, ail, oignon, échalote, poirée |
Aubergine | Haricot, pois, | Pomme de terre, oignon |
Betterave | Oignon, chou-rave, chou-fleur, céleri, laitue | Haricot, épinard |
Carotte | Haricot, pois, laitue, oignon, poireau, radis | Aneth, betterave |
Céleri à côtes, céleri-rave | Chou-fleur, poireau tomate, fenouil, concombre | |
Chicorée | Chou, chou-fleur, chou rave | |
Chou et chou-fleur | Betterave, céleri à côte, céleri-rave, concombre, pomme de terre, haricot nain | Radis, fraisier, chicorée |
Chou-rave | Radis, pois, panais, haricot nain, betterave, concombre | Tomate, fenouil, chicorée |
Concombre, cornichon | Carotte, chou, haricot, laitue, pois | Pomme de terre, tomate, radis |
Courge et courgette | Laitue, haricot, oignon, pois | Pomme de terre, chou-fleur, fenouil |
Échalote | Pois, haricot, fève | |
Epinard | Fraisier, haricot | Betterave |
Fève | Panais, laitue, tomate | Ail, oignon, échalote |
Haricot | Aubergine, carotte, céleri à côte, céleri-rave, chou, concombre, laitue, maïs, pomme de terre | Ail, oignon, échalote, pois, poireau, fenouil |
Laitue | Carotte, chou, chou-fleur, concombre, fraisier, haricot, pois, navet, poireau, radis | Persil |
Navet | Ail, céleri, pois, laitue | Poireau, radis |
Oignon | Betterave, carotte, chou-rave, laitue, fraisier, panais, tomate | Pois, haricot, fève, chou |
Panais | Oignon, chou, chou-fleur, carotte | |
Poireau | Carotte, céleri, épinard, fraise, laitue, mâche, oignon | Haricot, pois, navet |
Persil | Asperge, tomate | Pois, laitue |
Pois | Betterave, carotte, céleri, chou, concombre, haricot, maïs, pomme de terre, radis | Ail, oignon, échalote |
Poivron | Basilic, carotte, oignon | Fenouil |
Pomme de terre | Ail, haricot, pois | Tomate, aubergine, carotte, courge, radis |
Radis | Carotte, fève, haricot, épinard, cresson, laitue, pois, tomate | Chou, cerfeuil |
Tomate | Asperge, basilic, carotte, chou, céleri, oignon, persil, poireau | Betterave, Chou-rave, fenouil, concombre et cornichon, pois, pomme de terre |
Les graines sont semées à un emplacement où la plante se développera jusqu'à la récolte. Le semis en place est indispensable, sauf exception, pour les légumes racines (carotte, radis, navet, betterave, panais) et les légumineuses (pois, haricot, fève).
Les jeunes plants seront ensuite « éclaircis » en arrachant les moins robustes. Les plantes conservées auront suffisamment d'espace pour se développer convenablement.
Les graines sont semées assez densément sur une petite surface de terrain, à un endroit bien exposé, ou sous un abri ou une serre.
Les jeunes plants les plus beaux seront déracinés et replantés à l'emplacement prévu pour leur développement : c'est le repiquage des plants. On pratique ce semis pour les choux, le poireau, la salade...
Il s'applique aux plantes que l'on ne peut semer en place, souvent à cause de la température trop basse au moment du semis, ou qui supportent mal le repiquage à racines nues : les plants seront repiqués avec la motte de terre qui entoure les racines.
Les godets sont placés à l'intérieur, au chaud, ce qui permet de les semer précocement. Ce semis est le plus souvent pratiqué pour les légumes fruits : tomate, melon, aubergine, courgette, cornichon, potiron...
Il y a de nombreuses raisons de préférer acheter ses plants en godets plutôt que de les produire soi-même. Fort heureusement, on trouve une large gamme de légumes en godets ou en pots. Ces plants en godet sont mis en vente bien trop tôt en saison. Vous pouvez bien sûr attendre la bonne période avant de les acheter, mais le choix risque alors d'être plus limité.
Une bonne méthode serait d'acheter vos plants 15 jours avant la date prévue de leur plantation au potager et de profiter de ce laps de temps pour les « endurcir », c'est-à-dire de les habituer progressivement à des conditions réelles de culture. Pour cela , sortez-les tous les matins au soleil, et rentrez-les le soir dans un local non chauffé.
Lors de l'achat, assurez-vous que le nom de la variété soit indiqué (ce qui n'est pas toujours le cas). Examinez chaque plant pour juger de sa état de santé et choisissez des plants trapus, avec une grosse tige, sans feuilles jaunes à la base. Jetez un œil également sous le godet ; si des racines sortent déjà longuement par les trous, il faudra rempoter votre plant dans un godet un peu plus grand si vous décidez de leur faire passer la phase d'endurcissement.
Les plantes subissent des attaques d'agents pathogènes en présentant des symptômes dont les causes sont très diversifiées. Avant d'intervenir et appliquer le bon remède, il faut bien observer pour identifier la nature du problème. S'agit-il d'une maladie, d'une atteinte d'origine animale, ou d'un autre facteur ?
En effet, un aspect anormal sur une plante, des feuilles tachées, sèches ou déformées, des fruits atteints de pourriture, des fissures sur l'écorce, sont des symptômes dont les origines sont diverses :
un accident climatique : gel, sécheresse, grêle ;
un désordre physiologique, souvent une carence en certains éléments minéraux ;
des parasites : ravageurs et maladies. Ce sont de loin les principales atteintes aux végétaux.
Les ravageurs sont des insectes (le plus souvent leurs larves), des acariens, des cochenilles, etc. Les symptômes qu'ils occasionnent peuvent ressembler à ceux d'une maladie ; mais leur traitement n'est évidemment pas le même ! Prenons un exemple : les piqûres des pucerons sur les pruniers et les cerisiers déforment les feuilles situées aux extrémités des rameaux.
La transmission des maladies se fait par des moyens divers :
les outils de taille non désinfectés à l’alcool ;
les blessures ;
les éclaboussures ;
l'eau (pluie ou irrigation) ;
les animaux ;
les courants d'air ;
le sol.
Comme on le voit, le plantes sont constamment entourées d'agents pathogènes.
Les pesticides chimiques ne sont plus autorisés à la vente pour les particuliers depuis le 1er janvier 2019. D'autres produits (produits de biocontrôle) ont été mis sur le marché. La liste à jour est disponible sur le site de l'ITAB (Institut Technique pour l'Agriculture Biologique).
Vouloir se passer de produits chimiques, c'est d'abord accepter qu'une petite partie de vos plantes soient attaquées par des nuisibles, tout en les protégeant avec des produits plus respectueux de l’environnement. Parmi ceux-ci on peut citer la bouillie bordelaise (à utiliser de manière raisonnée) ou encore les différents purins de plantes.
Par « nuisibles », nous faisons référence à des animaux aussi divers que :
les limaces et escargots, qui mangent les jeunes feuilles, surtout par temps humide ;
les campagnols, qui creusent des galeries et grignotent les plantes ;
les taupes qui érigent des monticules de terre un peu partout au jardin ;
des larves d'insectes divers, comme les noctuelles et les taupins, qui grignotent les racines des légumes ;
des petits oiseaux friands des jeunes feuilles de salades.
Des moyens spécifiques de lutte existent pour chacun de ces nuisibles.
Comme pour les maladies ou les ravageurs, les produits chimiques puissants d'autrefois ne sont plus autorisés, du moins pour les jardiniers amateurs. D'autres solutions à base de substances naturelles ou peu agressives sont proposées : vinaigre blanc, acide pélargonique, etc.
La meilleure façon de se débarrasser des mauvaises herbes est tout simplement la méthode manuelle, à la binette. La pousse des plantes indésirables sera considérablement réduite par un paillage (végétal ou minéral) du sol sur une bonne épaisseur.
La lutte contre les mauvaises herbes peut aussi passer par des actions menées avant la culture : réaliser un faux-semis, étendre une bâche sur le sol pour étouffer l'herbe, entre autres.
Il existe plusieurs méthodes d'arrosage pour son potager, selon les moyens techniques dont vous disposez, mais pour un petit jardin, un tuyau d'arrosage ou un arrosoir sont des moyens suffisants. Voici les bons gestes pour bien arroser son jardin et/ou son potager.
Arroser de préférence le sol au pied des plantes, et non pas le feuillage, ce qui favorise l'apparition de maladies.
Espacer les arrosages mais apporter davantage d'eau à chaque fois. Ainsi l'eau pénètre plus profondément dans la terre, ce qui incite les racines à faire de même puis puiser cette eau. Si les racines sont plus profondes, la plante supporte mieux la sécheresse.
Arroser le soir tard, ou le matin de bonne heure, afin de limiter les pertes en eau lorsqu'il fait très chaud.
Ne pas arroser avec de l'eau très froide (l'eau d'un puits par exemple) sans l'avoir fait tiédir à température ambiante pendant plusieurs heures. Cela occasionnerait un stress aux végétaux.
C'est le grand nettoyage avant l'hiver. Arrachez tous les plants flétris ou qui ne donneront plus de récolte ; enlevez tous les résidus. L'idéal serait de les brûler pour éviter la transmission de maladies. Enlevez tous les tuteurs, les étiquettes, les planches d'allées, etc. Stockez-les dans un endroit sec. Vous pourrez les désinfecter plus tard.
Arrachez les mauvaises herbes que vous mettrez au compost. Certains légumes-racines doivent également être récoltés et conservés avant les grands froids (navets, betteraves, céleris-raves) en cave ou un local hors-gel. D'autres légumes peuvent rester en place comme comme les poireaux ou les carottes, et seront récoltés suivant les besoins. Pensez toutefois à les pailler.
Bêchez le sol s'il est argileux, et laissez-le en grosses mottes : le gel de l'hiver l'émiettera. Il est préférable de ne pas travailler à plus de 15 cm de profondeur pour ne pas bouleverser le couches du sol ; vous pouvez aussi simplement l'aérer à la grelinette.
Si vous disposez de fumier, épandez-le en surface (le fumier ne doit pas être enterré). Dans tous les cas, bien que cette pratique soit la plus fréquente, il est déconseillé de laisser un sol nu pendant l'hiver. Pour cela, vous disposez de deux possibilités :
Pailler votre sol avec de la matière organique (paille, fougère, feuilles...) sur au moins 15 cm, que vous laisserez tout l'hiver.
Semer un engrais vert (vesce, seigle, trèfle incarnat, moutarde...) que vous faucherez ou enfouirez au printemps prochain.
L’entretien des outils de jardin est incontournable pour préserver leur efficacité et assurer leur longévité. Les poignées en bois et les lames des serpettes, cisailles et sécateurs doivent être nettoyées avec du papier de verre fin (les lames peuvent parfois se démonter). L'alcool à brûler enlève les résidus collées aux lames. Si besoin, affûtez les lames à la pierre à aiguiser. Graissez ensuite légèrement vos outils et lubrifiez les parties articulées ou en frottement.
Si les manches sont longuement fendus, remplacez-les. Vérifiez les jonctions entre le manche et le fer, il ne doit pas y avoir de jeu. Réalisez ensuite les 4 opérations suivantes.
Lavez à grande eau avec une éponge les parties métalliques aussi bien que les manches pour éliminer toutes les particules de terre adhérentes ; laissez sécher vos outils avec la partie métallique en haut.
Poncez ensuite les parties métalliques avec du papier de verre fin, pour enlever toute tache de rouille, ceci afin d'éviter que la terre humide colle au métal lorsque vous travaillerez le sol.
Poncez aussi les manches en bois pour qu'ils soient bien lisses. Limez si nécessaire les parties tranchantes des bêches, houes et binette, en respectant les angles initiaux.
Graissez ensuite les parties métalliques avec une huile quelconque, mais utilisez de préférence de l'huile de lin pour les manches en bois. L'huile de lin rend le bois plus doux au toucher et plus résistant aux intempéries.
Rangez ensuite vos outils dans un abri de jardin ou tout autre lieu abrité et sec, avec la partie métallique vers le haut.
Ne laissez pas d'outils pointus ou tranchants à la portée des enfants.
Stockez votre sécateur lames ouvertes afin de ménager le ressort.
Dernier point important : bien penser à vider le tuyau d'arrosage, sinon gare au gel !
N'hésitez pas à consulter nos guides conseil pour en savoir plus sur le jardin potager :
Guide écrit par:
Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne
Haut comme trois pommes, je travaillais déjà au jardin familial. C'est peut-être de là qu'est né mon intérêt pour les plantes et le jardinage. Il était donc logique pour moi de suivre des études à la fois en biologie végétale et en agronomie. Accédant à la demande de divers éditeurs, j'ai écrit en 25 ans de nombreux livres sur la thématique des plantes, des champignons (un sujet qui me tient à cœur), essentiellement des guides d'identification dans un premier temps, mais très vite aussi par la suite, sur le jardinage, renouant ainsi avec la première passion de mon enfance. J'ai aussi collaboré régulièrement à plusieurs magazines spécialisés dans le domaine du jardinage ou plus généralement de la nature. Comme il n'y a pas de jardinier sans jardin, c'est dans un petit coin de l'Auvergne que je cultive le mien depuis 30 ans et où je mets en pratique les méthodes de culture que je vous conseille.