Guide écrit par:
Jérôme, Artisan, Haute Savoie
Une VMC a pour rôle de renouveler l’air du logement en évacuant l’air ambiant contaminé (humidité, COV et odeurs notamment) des pièces principales et humides vers l'extérieur. Son installation est incontournable tant pour les habitants du logement que pour le bâtiment en soi. La VMC est inclue dans les procédés de ventilation de rénovation énergétique.
Si avec la VMC (ventilation mécanique contrôlée) l’ensemble du système de ventilation est connecté et optimal, avec la VMR (ventilation mécanique répartie), nul besoin d’un réseau de gaines puisque chaque pièce est munie d’un aérateur indépendant.
L’apport d'air nouveau se fait grâce à des passages d’air (de 1 à 1,5 cm) aménagés sous les portes intérieures, ou à défaut, via des grilles de transfert d’air.
Tout logement neuf doit être équipé d'une VMC, c'est une obligation légale (entrée en vigueur le 24 mars 1982). En fonction de la pièce et de sa surface, du nombre de pièces du logement, le volume d'air extrait est différent. Il existe une réglementation qui définit le volume minimal à extraire pour chaque pièce (Arrêté du 28 octobre 1983).
Les pièces qui doivent impérativement bénéficier d'une extraction d’air sont la cuisine, la salle de bains et les toilettes. En d'autres termes, une VMC est garante de la bonne qualité de l'air et de la salubrité d'un logement.
L'extracteur met en dépression les pièces où se trouvent les bouches d'extraction, créant ainsi une aspiration de l'air frais extérieur par les grilles d'entrée d'air. L'air extrait s'évacue par un conduit sur le toit du logement. L'avantage d'une VMC simple flux de ce type est quelle est relativement simple à installer, qu'elle ne nécessite pas de gros travaux et qu’elle n’est pas chère. Cependant, l'air étant renouvelé par l'air extérieur, cela entraîne une surconsommation de chauffage (surtout en hiver ou par temps froids). L'isolation phonique des pièces ventilées peut aussi s'en ressentir car les sons sont véhiculés par les gaines. Deux types de VMC simple flux sont toutefois à distinguer : la VMC autoréglable, et la VMC hygroréglable.
Le volume d'air extrait est réglé par les occupants. Le réglage peut se faire de différentes façons : directement sur les bouches d'extraction en modifiant l'ouverture des trappes, et/ou via un commutateur qui modifie la vitesse de rotation du groupe d'extraction (généralement les groupes sont à deux vitesses). Dans certains cas, le volume d'air entrant peut également être réglé par des grilles ou des bouches d'entrée équipées d’ouïes (coulissantes ou à volets). La VMC simple flux est le minimum à avoir dans tout logement.
La VMC simple flux autoréglable est la moins chère à l'achat cependant, c'est celle qui génère le plus de déperdition thermique et c'est la plus énergivore puisqu'elle fonctionne en permanence.
Le volume d'air extrait est défini par le taux d'humidité ambiant. Soit ce taux est calculé par le groupe d'extraction lui-même, qui adapte sa vitesse de rotation et son débit, soit chaque bouche d'extraction est équipée d'une sonde et régule l'ouverture de la trappe en fonction du résultat. Cette seconde solution est plus performante car elle assure une ventilation efficace pièce par pièce. Certains systèmes disposent également de sondes sur les bouches d'entrée d'air.
La VMC simple flux hygroréglable est bien moins énergivore que son homologue autoréglable. Son fonctionnemment réduit les déperditions thermiques.
La VMC double flux fonctionne sur le même principe qu'une VMC simple flux : mise en dépression du logement et extraction de l'air ambiant. Le renouvellement aussi se fait grâce à l'aspiration de l'air extérieur. La grande différence est qu'une VMC double flux est en plus équipée d'un échangeur thermique. L'hiver, cet échangeur récupère les calories de l'air extrait (par définition chauffé) et les réinjecte dans l'air frais aspiré (en le « préchauffant »). L'été, c'est l'inverse qui se produit, car l'air ambiant est normalement plus frais que l'air extérieur. Cela permet donc de réinjecter de l'air rafraichi dans le logement.
Une VMC double flux est de base un système hygroréglable. Son coût plus élevé est à mettre en parallèle avec les économies de chauffage et de climatisation qu’elle permet de réaliser et le confort qu’elle apporte. De plus, la VMC double flux limite les bruits extérieurs puisqu’il n’y a plus de bouches d’entrée d’air.
La VMC double flux est plus complexe à installer et nécessite une bonne isolation thermique du logement. Cependant, elle est bien plus performante et génère moins de déperditions thermiques.
Avec la parution des derniers textes réglementaires concernant les performances énergétiques des logements (RT 2012 - RT 2020) et la Transition énergétique, de plus en plus de logements sont équipées d'une VMC double flux thermodynamique. Cela permet de viser la labellisation du logement : HPE (hautes performances énergétiques) ou en encore BBC (bâtiment basse consommation).
L'entrée d'air frais est unique. Cela permet d'une part de le filtrer correctement, et d'autre part de contrôler sa température. En effet, il est de plus en plus courant de coupler une VMC double flux thermodynamique avec un dispositif de géothermie : l'air frais est aspiré à bonne distance du bâtiment puis est ensuite acheminé via un réseau souterrain. Un échange thermique se fait donc avec le sol, préchauffant l'air l'hiver et le rafraichissant l'été. Cela peut se traduire par un puits canadien ou un réseau géothermique.
Comme vous vous en doutez, le coût et la complexité d'une telle installation est nettement supérieur à celui d’une VMC simple flux. Elle demande aussi une isolation de bonne qualité pour le bâtiment concerné. Toutefois, étant donné les économies réalisées sur le chauffage et/ou la climatisation, la VMC double flux reste une bonne solution, fiable et performante.
La VMC double flux thermodynamique est la plus performante de toutes les VMC et permet de chauffer un logement. Son installation est coûteuse mais rentable sur le long terme.
La VMC gaz fonctionne sur le même principe que la VMC simple flux. Elle permet d’évacuer non seulement l’air vicié du logement, mais également d'évacuer par le même réseau de gaines les produits de combustion d’une chaudière ou d’un chauffe-eau à gaz.
La VMC gaz nécessite par contre des bouches d’extraction capables d’assurer un débit à extraire plus important, ainsi qu’un dispositif de sécurité afin que la chaudière ou le chauffe-eau s’arrête en cas d’arrêt de l’extracteur. Un entretien régulier, effectué par un professionnel, est également indispensable. Pour des raisons de sécurité et de fonctionnement de la chaudière, le débit d'air extrait est conséquent ce qui n'est pas très économique en chauffage. De plus, en cas de problème d'extraction, la combustion du gaz se fait mal, ce qui devient alors très dangereux. C'est un type de VMC qui tend à disparaître.
La VMR fonctionne sur le même principe que la VMC, mais sans nécessiter l’installation d’un réseau de gaines. Les pièces à vivre sont ainsi équipées de bouches d’aération, tandis que les pièces humides comportent chacune un aérateur individuel. Ces différents modules n’étant pas connectés entre eux.
Il existe deux types d’aérateurs individuels de VMR, mais tous doivent être d’une puissance adaptée au volume de la pièce :
Les aérateurs individuels permanents : ils fonctionnent en continue et renouvellent l'air très efficacement.
Les aérateurs individuels intermittents : comme leur nom l'indique, ils ne fonctionnent que lorsque vous les allumez et sont dotés majoritairement d'une minuterie.
Moins onéreuse, mais aussi plus rapide et plus facile à installer qu’une VMC en l’absence d’un réseau de gaine, la VMR est idéale en rénovation. L’aération est précisément adaptée à chaque pièce et à son taux d’humidité.
C’est également une solution de ventilation basse consommation, les extracteurs ayant besoin de moins de puissance puisque le circuit d’extraction d’air est plus court. La VMR nécessite également un entretien réduit et est moins bruyante qu’une VMC.
Le principal inconvénient de la VMR est le même qu’avec une VMC simple flux, c’est-à-dire l’impossibilité de contrôler la température et la qualité de l’air entrant. Les déperditions thermiques sont alors importantes.
L'installation d'une VMC, quel que soit son type, est la clé pour un bâtiment sain sans humidité, sans moisissures ni mauvaises odeurs récurrentes. Il faut donc choisir un système de VMC capable d'assurer en permanence un bon renouvellement de l'air. Ce renouvellement s'exprime en m3/h (mètres cubes par heure), c'est la caractéristique principale d'un groupe d'extraction. Pour vous aider dans votre choix, voici un tableau récapitulatif, qui vous donnera en fonction du type de logement et/ou de bâtiment, le débit d'air minimum réglementaire pour chaque pièce.
Type de logement | Débit cuisine (en m3/h) | Débit salle de bains (en m3/h) | Débit WC (en m3/h) |
1 pièce | 75 | 15 | 15 |
2 pièces | 90 | 15 | 15 |
3 pièces | 105 | 30 | 15 |
4 pièces | 120 | 30 | 30 |
5 pièces et plus | 135 | 30 | 30 |
Un système complet de VMC, quel que soit son type, est un ensemble d'éléments qui ont chacun un rôle et un but précis. En dehors du groupe d'extraction qui est le cœur du dispositif, un réseau VMC est constitué des équipements suivants.
Les gaines pour VMCrelient le groupe d'extraction aux différentes bouches réparties dans les pièces. Le diamètre des gaines est donc un paramètre important qu'il faut respecter :
pour une cuisine la gaine aura un diamètre de 125 mm jusqu'à 100 m3/h, et 150 mm au-delà ;
pour la salle de bains et les WC, les gaines auront un diamètre de 80 mm.
Ces gaines peuvent être en :
PVC souple nu ;
PVC souple isolé (enrobé de laine de verre, pour éviter la condensation si les gaines sont installées dans un grenier par exemple) ;
aluminium nu ;
aluminium isolé (enrobé de laine de verre).
La majorité des gaines de VMC est circulaire mais pour la rénovation où par définition la place est souvent limitée et le passage des gaines difficiles. Cependant, il en existe aussi des rectangulaires, appelées « gaines plates », et des gaines rigides en polyéthylène nommées « conduits rigides ». Ces conduits servent à évacuer l'air vicié vers la sortie de toiture, ou encore de passer d'un étage à l'autre d'un bâtiment.
La première chose à savoir est qu'une bouche d'extraction, quel que soit son type, doit avoir un diamètre de raccord compatible avec le manchon ou la gaine en place. Pour la salle de bains ou les WC, le diamètre est de 80 mm. Toutefois, pour la cuisine, il peut faire 125 ou 150 mm. La mise en place d'un réducteur n'est pas recommandée, car le changement de diamètre entre la gaine et la bouche modifie l'extraction de l'air, et peut devenir bruyante.
Pour bien choisir vos bouches, prenez en compte les caractéristiques suivantes :
le type de bouche (autoréglable ou hygroréglable) ;
le diamètre de raccordement ;
le débit et/ou la plage de débit de fonctionnement ;
option de débit complémentaire ;
option de détection de mouvement.
Les grilles d'entrées d'air sont un éléments clés car c'est par ces grilles que l'air frais entre dans le logement. Les grilles d’entrée d’air sont le plus souvent installées sur les menuiseries des fenêtres (pour les grilles de type « rail »). Elles disposent pour la plupart d'un système anti-insectes et d'un déflecteur côté extérieur pour limiter les infiltrations d'eau ou les ruissellements par temps de pluie. Certaines marques proposent aussi des volets ou des obturateurs. Pensez aussi au bruit venant de l'extérieur. En fonction des modèles, vous aurez ou non la possibilité de poser, en plus de la grille, un capot acoustique.
Pour faire votre choix, considérez les éléments suivants :
le débit d'air ;
la taille de la ou des grilles (pour découper vos fenêtres) ;
les options (anti-insectes, déflecteur, couleur, acoustique, etc.).
Constituer un réseau de VMC induit de tirer, brancher et raccorder plusieurs éléments entre eux. Pour y parvenir, à l'image d'un réseau de plomberie, vous allez avoir besoin de pièces spécifiques.
Les flanges sont les éléments qui lient les gaines à un caisson d'extraction, à un extracteur, de localiser une entrée ou sortie d'air. Elless sont en adéquation avec le diamètre des gaines.
A la différence des flanges, les manchons servent à raccorder deux gaines. Leur diamètre est variable et ils ne se vissent pas.
Comme leur nom l'indique, les raccords réducteurs permettent de raccorder deux éléments de diamètre différent. Leur mise en place est toutefois déconseillée pour le branchement des bouches d'extraction car cela a tendance à générer un léger bruit.
L'évacuation de l'air vicié extrait du logement ou du bâtiment se fait hors toiture. Il faut donc installer un élément permettant d'y raccorder la gaine de refoulement du groupe d'extraction, de traverser la toiture et de permettre l'évacuation de l'air. Cet élément s'appelle une sortie de toiture. Il est composé d'un raccord pour y brancher la gaine d'évacuation, d'une platine de couverture, et d'une cloche anti-pluie (ou d'une grille). Il faudra choisir cette sortie sur un critère esthétique car il faut qu'elle soit la plus discrète possible. La mise en place reste toutefois délicate, car elle est réalisée en hauteur et son installation ne doit pas créer d'infiltrations d'eau depuis le toit.
L'air qui circule dans les gaines peut générer des nuisances sonores. Pour remédier à ce problème il existe divers éléments qui limitent le bruit que créé cette circulation d'air : les pièges à son. Ils sont conçus comme des manchons, mais renferment un dispositif anti-bruit (à chicanes, à membrane, etc.). Il suffit de choisir le piège à son correspondant au diamètre de la gaine à insonoriser. Les pièges à son s'installent le plus souvent immédiatement derrière une bouche d'extraction.
Les caissons de répartition répartissent un débit d'air, ils sont installés le plus souvent dans les combles ou entre les étages d'un bâtiment. Le but est de tirer une seule gaine depuis le groupe d'extraction, mais de distribuer plusieurs bouches. Bien entendu, il faudra correctement dimensionner le groupe pour que le débit d'extraction soit suffisant dans chacun des départs du répartiteur. Ces caissons sont très utilisés sur les gros réseaux de VMC, dans les immeubles, ou les bâtiments de plusieurs étages.
A l'instar de la production d'eau chaude sanitaire, de l'isolation thermique, de la ventilation et d'autres systèmes de chauffage, la ventilation du logement s'inscrit dans le programme de Rénovation énergétique visant à réduire la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments.
En savoir plus sur la rénovation énergétique
Comment choisir une ventilation de cuisine ou de salle de bains ?
Quel coût pour installer une VMC ? Les chiffres qui font la différence !
Guide écrit par:
Jérôme, Artisan, Haute Savoie
Électrotechnicien de formation, j'ai tout d'abord travaillé dans l'industrie où j'ai installé, câblé et dépanné bon nombre d'installations. Par la suite, j'ai encadré les équipes qui réalisaient ces travaux. Depuis quelques années je vole de mes propres ailes et suis artisan électricien. Avec plusieurs centaines de chantiers à mon actif, un travail bien fait et la satisfaction de mes clients sont mes priorités. Depuis 6 ans, je restaure et agrandis un chalet au cœur de la Haute Savoie. Mon expérience en travaux et mes connaissances me rendent un fier service. Terrassement, aménagement intérieur, toiture, plomberie, électricité, tout y passe ! Nous avons, ma fille ma femme et moi, presque tout fait nous-même ! Alors répondre à vos questions, et vous orienter ou vous conseiller pour choisir vos outils ? Facile !