Guide écrit par:
Albert, Rédacteur, Isère
Également connu sous le nom de puits climatique, le puits canadien est une installation géothermique qui utilise l'air capté naturellement à l'extérieur pour préchauffer ou rafraichir le logement grâce à l'inertie thermique du sol. En effet, le puits canadien a une double fonction : il fait office de chauffage pendant l’hiver et de climatiseur pendant l’été. Dans ce dernier cas, il est appelé « puits provençal ».
Le puits canadien est un système d’aération idéalement couplé à un système de ventilation double flux. Une bouche d’entrée d’air, placée dans le jardin, aspire l’air et l’amène sous terre à une profondeur d'environ deux mètres. À cette profondeur, la température de la terre est de l’ordre de 14°C.
L’air arrive à l’intérieur du logement réchauffé en été et refroidi en hiver. À titre d’exemple, si l’air extérieur est à une température comprise entre -5°C et 0°C, il arrive à l’habitation à une température de l’ordre de 10 à 12°C. En été, si l’air extérieur est à 28°C, il arrive au logement à 20°C.
Grâce à l’apport d’air tiède en hiver et frais en été, un puits canadien ou provençal, permet de faire des économies de l’ordre de 10% sur la facture énergétique, à condition qu’il soit bien dimensionné.
Il assure un excellent confort thermique, tout en demeurant un système de chauffage et de climatisation entièrement naturel.
Cependant, il faut prendre en compte un certain nombre de paramètres avant de se lancer dans des travaux coûteux et qui ne bénéficient pas de crédit d’impôt.
Un puits canadien, provençal ou climatique est composé d’un assemblage d’éléments externes et enfouis. Voici ses pièces constitutives et leur fonction :
Appelé aussi bouche d’air, elle a une hauteur au sol d’un mètre minimum et dispose d’ailettes anti-pluie, de grilles anti-insectes, d’un filtre à air.
La gaine enterrée est un tuyau d’au moins 200 mm de diamètre et d’une longueur comprise entre 25 et 50 mètres. Plus la gaine est longue et plus l’air est tempéré. Elle doit suivre une pente de 2 cm par mètre pour bien écouler les condensats.
Le regard permet d’évacuer les condensats. Il doit disposer d’un point bas accessible pour les opérations d’entretien.
Côté habitation, le ventilateur de la VMC aspire l’air et le répand dans la maison, il peut être simple ou double flux, ce dernier étant préconisé par ses performances et parce qu’il ne génère pas de déperditions thermiques.
Un puits canadien est un bon complément au chauffage et à la climatisation, à condition que son installation soit pertinente et correctement réalisée. Si ce n’est pas le cas, il peut être non seulement obsolète mais en plus, présenter un risque sanitaire.
Pour savoir si l’installation d’un puits canadien ou climatique est justifiée, certains paramètres doivent être vérifiés :
la nature du sol, s’il est humide, il est apte à l’installation. S’il est argileux, le puits canadien ne fonctionnera pas correctement car l’argile limite les échanges thermiques, donc à éviter ;
les caractéristiques climatiques, l’installation se justifie si la température moyenne est inférieure à 10°C en hiver et supérieure à 20°C en été ;
l’absence de concentration de radon, ce gaz naturellement présent dans l’environnement est faiblement radioactif et cancérigène lorsqu’il est présent en grande quantité, pour le savoir, il convient de s’adresser aux services d’urbanisme.
Il est judicieux de prévoir l’installation d’un puits canadien en amont de la construction.
En effet, sa mise en place exige des travaux importants. Si ces travaux sont réalisés après construction, ils peuvent compromettre l’intégrité des éléments paysagers présents.
D’autre part, il faut prévoir un espace important pour l’enfouissement du conduit et pour l’installation des éléments constitutifs volumineux à l’intérieur de l’habitation.
Pour être efficace un puits climatique doit être installé en suivant un certain nombre de préconisations. Il s’agit pour l’essentiel de :
installer un conduit solide, capable de supporter les fortes pressions exercées sous terre, en fonte, PVC ou polypropylène ;
prévoir une entrée d’air en hauteur, celle-ci doit être protégée par un grillage ;
le couplage à une VMC double flux, permet un fonctionnement optimal du dispositif géothermique ;
l’étanchéité des gaines, évite toute déperdition lors du transport de l’air ;
des volumes chauffés, pour préserver la température de l’air à l’intérieur des gaines, évitez de passer les conduits dans des pièces non chauffées (garage, vide sanitaire, etc).
L’installation d’un puits climatique est une opération complexe et qu’il convient de déléguer à des professionnels, optez pour des artisans ou des entreprises certifiés RGE et spécialisés en géothermie.
Selon l’ADEME, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, en France, une installation sur deux est livrée avec des défauts de conception et non conforme aux normes en vigueur.
Une mauvaise installation entraîne entre autres problèmes :
des déperditions thermiques, rendant le dispositif obsolète ;
une mauvaise qualité de l’air, par une mauvaise isolation ;
la condensation à l’intérieur des gaines, favorisant les bactéries et donc présentant des risques sanitaires.
L’investissement moyen pour installer un puits climatique est d’environ de 3000 euros, auxquels s’ajoutent le prix du terrassement et de la VMC.
Compte tenu de l’investissement important de ce système de géothermie, il est indispensable de prendre toutes les précautions nécessaires avant son installation. D’autant plus que les aides publiques pour ce dispositif sont quasiment inexistantes.
L’entretien d’un puits climatique, canadien ou provençal se résume à quelques opérations de maintenance qu’il convient de réaliser afin de pérenniser son installation et de la faire fonctionner dans des conditions optimales.
remplacer le filtre de la borne de prise d’air extérieur, une fois par an ;
vérifier le bon écoulement des condensats du regard et nettoyer si présence de dépôts, une fois tous les deux mois ;
vérifier le fonctionnement de la VMC régulièrement ;
nettoyer les bouches d’aération tous les trois mois.
Guide écrit par:
Albert, Rédacteur, Isère
Rédacteur spécialisé dans la construction, le bâtiment, l’aménagement extérieur et l’outillage après une carrière sur le terrain, j’ai à mon actif plusieurs années dans la rénovation de logements, la gestion technique de bâtiments et la création d’espaces verts. Attentif aux enjeux liés à la transition énergétique, à l’emploi de techniques respectueuses de l’environnement, aux évolutions de la réglementation, des techniques et des matériaux, je me suis spécialisé au fil des années dans le secteur du BTP. Passionné d’habitat durable, je suis ravi de pouvoir vous apporter des informations utiles et de vous conseiller dans la réalisation de vos travaux et le choix de vos matériels.