Guide écrit par:
Sylvie, Ecrivain & journaliste brico/déco, Essonne
L’isolation phonique permet de réduire la propagation des bruits, dont l’intensité est exprimée en décibels (dB). Ces bruits peuvent être aériens (extérieurs et intérieurs), d’impact ou d’équipement. Si la Nouvelle Réglementation Acoustique (RNA) ne fixe de règles d’isolement minimum à respecter que dans les logements neufs, il est bien sûr possible de s’en inspirer en rénovation.
L’important étant de connaître les bonnes techniques d’isolation phonique, tant au niveau du sol que des murs, cloisons et parois vitrées. Mais aussi de choisir les bons matériaux à utiliser en fonction du type de pose et d’isolation recherchée, de la laine de verre au liège expansé en plaque en passant par la laine de roche, la ouate de cellulose et la mousse composite polyuréthane.
En matière de performance acoustique, on notera qu'il existe des indices comme :
indice d’affaiblissement acoustique (Rw) ;
indice d’efficacité aux bruits de chocs (λLw) ;
indice d’absorption acoustique (aw).
Cependant, contrairement aux indices de performance thermique, qui sont fournis par les fabricants, les indices de performance acoustique ne figurent généralement pas dans les fiches produits. En effet, l'efficacité de l'isolation acoustique d'un isolant phonique ne dépend pas seulement du matériau en lui-même, mais varie en fonction de deux points :
son épaisseur ;
des matériaux constitutifs du support.
A titre d'exemple, une ossature métallique améliore les performances d'affaiblissement des bruits des matériaux isolants par rapport à une ossature en bois.
A noter que, chaque chantier étant unique (caractéristiques du bâti, configuration des lieux, etc.), pour envisager une isolation acoustique optimale, il est possible de faire appel à un acousticien qualifié. Sur la base d'un diagnostic acoustique, celui-ci vous proposera une solution adaptée.
Dans l’existant, aucune réglementation n’impose donc d’exigences minimales en matière d’isolation phonique. Si vous souhaitez rénover votre logement, vous pouvez cependant vous conformer aux exigences de la Nouvelle Réglementation Acoustique (NRA), voire les dépasser pour être certain de bénéficier d’une isolation phonique optimale.
La Nouvelle Réglementation Acoustique concerne toutes les habitations neuves dont le permis de construire a été déposé à partir du 1er janvier 1996.
Renforcée pour les logements construits après 2000, la NRA fixe des exigences minimales à la fois pour les habitats collectifs et les maisons individuelles, qu’elles soient indépendantes, mitoyennes, jumelées ou en bande.
L’objectif de la RNA est de limiter les bruits avec, entre autres :
l’isolement aux bruits aériens de l’extérieur (circulation routière par exemple) ;
l’isolement aux bruits aériens à l’intérieur même du bâtiment ;
l’isolation aux bruits d’impact (bruits de talons, chutes ou déplacements d’objets, etc.) ;
la limitation des bruits d’équipements (chaudière, ventilation, etc.) dans les pièces principales et les cuisines.
Le niveau maximal des bruits d’impact est ainsi passé à 58 dB, l’isolement minimum aux bruits extérieurs à 30 dB et l’isolement minimum aux bruits intérieurs à 53, 55 au 58 dB, selon la nature des pièces.
Le niveau requis d’isolement des façades est bien sûr fonction du bruit extérieur environnant. Il existe cinq zones BR, ratifiées par les préfets des régions, de la BR1, la plus bruyante, à la BR5, la moins bruyante.
BR | Niveau sonore environnant diurne | Isolation minimum en façade |
1 | + de 81 dB | 45 dB |
2 | entre 76 et 81 dB | 42 dB |
3 | entre 70 et 76 dB | 38 dB |
4 | entre 65 et 70 dB | 35 dB |
5 | entre 60 et 65 dB | 30 dB |
C'est sur décision du préfet, et conformément à la loi relative à la lutte contre le bruit du 31 décembre 1992, que le niveau sonore de l’environnement est classé en 5 catégories de bruit.
L’isolation des murs et des cloisons permet de limiter ou de supprimer les bruits aériens intérieurs et extérieurs. Plusieurs possibilités s’offrent à vous.
Avec les panneaux sandwich prêts à l’emploi, l’isolant phonique est pris en sandwich entre deux plaques de plâtre, dont l’une fait directement office de revêtement.
Les trois principaux avantages sont donc une :
épaisseur de 4 à 10 cm selon le degré d'isolation phonique souhaité ;
simplicité de pose par plots de colle ;
application sur murs et plafonds.
L’ossature, de bois ou de métal, se fixe entre le plancher et le plafond, ou entre les murs et le plafond pour isoler ce dernier. Un isolant phonique est inséré dans l’espace entre le montant et l’ossature, avant que le revêtement mural (plaque de plâtre...) ne recouvre le tout. L’isolation est alors renforcée par la lame d’air entre les profilés et la paroi isolée. A noter qu'une ossature en métal est à privilégier pour des travaux d'isolation phonique. En effet, l'ossature en métal augmente les performances d'isolation acoustique des matériaux isolants.
L’isolant est posé sur la cloison à isoler, avant d’être dissimulé par une nouvelle cloison en briques, carreaux de plâtre ou béton cellulaire. C’est bien sûr la technique la plus complexe à mettre en œuvre, mais aussi la plus efficace et la plus pérenne.
Pour limiter les bruits aériens et les bruits d’impact d’un étage à l’autre, vous aurez là aussi plusieurs possibilités.
Une sous-couche résiliente : une sous-couche résiliente peut être installée sous un parquet, un revêtement de sol stratifié, PVC ou vinyle, une moquette... Il s'agit de l'isolation acoustique minimum que l'on puisse installer.
La dalle flottante : une dalle flottante est constituée d’une dalle en béton armée indépendante des murs et recouvrant une couche isolante. Elle offre un niveau d’isolation plus élevée, mais entraîne des travaux conséquents.
Le faux plafond : le faux plafond sur ossature reprend quant à lui le principe de la contre-cloison. L'isolant phonique est alors installé entre le revêtement du faux-plafond et le plafond.
Le faux plancher : le faux plancher est également une solution en rénovation, il consiste à construire une ossature bois où l'on intègre l'isolant sous le plancher (dalle d'agglo, d'OSB, plancher bois massif etc.). Comptez de 5 à une dizaine de centimètre. selon l'isolant.
L’isolation phonique des fenêtres et portes-fenêtres est également indispensable pour se protéger des bruits extérieurs aériens. Les sons se glissant par les moindres interstices, les châssis doivent être en parfait état. Quant aux fenêtres, vous pourrez opter entre trois types de double vitrage.
Le double vitrage classique, qui offre cependant une meilleure isolation thermique que phonique (type 4-6-4 ou 4-12-4)
Le double vitrage asymétrique, plus efficace en matière d’isolation phonique, et dont l’indice d’affaiblissement acoustique (Rw) est compris entre 30 et 40 dB (type 10-6-4).
Le double vitrage feuilleté avec PVB ou isolation renforcée. En intégrant un film en polyvinyle de butyral, ce type de vitrage offre une excellente isolation phonique, mais est aussi plus sécurisant puisque le verre feuilleté vous protège à la fois d’éventuelles blessures en cas de chocs et de tentatives d’intrusion. Encore plus performant : plus de dB.
Plusieurs matériaux permettent de renforcer l’isolation phonique d’un logement. Mais quels qu’ils soient, ils devront être dotés d’une structure poreuse afin d’emprisonner de l’air, qui jouera le rôle d’un amortisseur de bruit. On retrouve principalement :
La laine de verre
La laine de roche
Le liège expansé en plaque
La mousse composite polyuréthane
Avec sa structure poreuse et très élastique, la laine de verre absorbe très bien les bruits aériens et les bruits d’impacts, même dans de faibles épaisseurs. De plus, elle garde sa consistance et donc ses performances durant de nombreuses années.
Parfaitement adaptée pour la correction acoustique.
Très utilisée en construction, la laine de roche absorbe non seulement très bien les sons et réduit les bruits d’impact, mais est aussi un excellent isolant thermique.
Résistante au feu et non-hydrophile, elle garde elle aussi sa consistance et ses qualités de nombreuses années.
Utilisable au sol, au plafond, au mur ou dans les combles, le liège expansé en plaque est à la fois un bon isolant phonique et un excellent isolant thermique.
Hydrofuge, étanche, ininflammable, résistant aux insectes et aux rongeurs, il est également écologique.
Issu essentiellement du recyclage du papier, la ouate de cellulose présente une forte capacité d’absorption sonore. C’est également un bon isolant thermique et un excellent régulateur d’humidité.
Sa durée de vie est tout aussi remarquable, de l’ordre de 80 ans.
Si ses performances thermiques sont supérieures à ses performances phoniques, la mousse composite polyuréthane peut être une solution à retenir en rénovation.
Elle est légère et facile à poser. De plus, elle ne se dégrade pas au fil du temps.
Voici les 3 indices de matériaux vous renseignant sur leurs performances :
L’indice d’affaiblissement acoustique, Rw, concerne les bruits aériens. Exprimé en dB, plus il est élevé, plus le matériau est isolant.
L’indice d’efficacité aux bruits de chocs, λLw, concerne tous les bruits d’impact. Également exprimé en dB, là aussi, plus sa valeur est importante, meilleure est la performance du matériau.
L’indice d’absorption acoustique, aw, concerne la propagation de l’énergie sonore à l’intérieur même du logement. Il est compris entre 0 et 1. Plus le coefficient est proche de 1, meilleur est le pouvoir d’absorption acoustique du matériau.
Guide écrit par:
Sylvie, Ecrivain & journaliste brico/déco, Essonne
Après avoir travaillé au service de presse de France 2 et de la Cinq, j’ai choisi de laisser parler ma plume en m’orientant vers le journalisme et l’édition. Aussi éclectique dans mes goûts que dans mes écrits, passionnée de décoration et de bricolage comme d’histoire et de sciences, j’écris depuis plus de vingt ans sur ces thématiques. À mon actif : des ouvrages didactiques, romans et nouvelles, et de très nombreux articles brico déco regorgeant de conseils et d’astuces, expérimentés dans la vieille maison que je rénove peu à peu.