Guide écrit par:
Jérôme, Artisan, Haute Savoie
Réaliser l’installation d’un poêle à bois en toute autonomie permet de réaliser des économies cependant, plusieurs critères ne sont pas à négliger notamment la sécurité de l’installation, les conditions d’assurance en cas de sinistre ou de revente, les conditions de garantie des équipements, la non éligibilité aux aides éventuelles de l’état, la non intervention de professionnels sur votre installation en cas de problème.
L’évacuation des fumées est constituée de trois parties bien distinctes : la sortie sur le toit, le conduit des fumées et le raccordement final au poêle. Toutes ces parties doivent être en adéquation, correctement dimensionnées et raccordées hermétiquement tout comme l’installation du poêle doit être effectuée en bonne et due forme. Toutes les caractéristiques techniques relatives à la fumisterie sont régies dans le DTU 24.1 et les travaux d’âtrerie sont spécifiées dans le DTU 24.2.
Point d’extrême importance à considérer avant toute installation de poêle à bois. Même si vous assurez l’installation de votre poêle à bois en conformité avec la réglementation définie dans les DTU, votre assurance habitation peut ne pas vous couvrir en cas de sinistre. En effet, le contrat que vous avez souscrit auprès de votre compagnie d’assurance peut vous imposer l’installation par un professionnel ou son approbation avec un certificat de conformité (ce qui est très difficile à obtenir car les professionnels ne souhaitent pas engager leur responsabilité). Renseignez-vous avant tout début de travaux.
A savoir que si vous revendez votre logement avec une installation réalisée par vos soins, votre responsabilité peut être engagée en cas de sinistre dans les 10 années qui suivent la vente. Pour éviter cela, deux solutions :
faire réaliser l’installation par un professionnel ;
inscrire une clause de renonciation de recours.
En réalisant vous-même l’installation de votre poêle à bois, vous vous exposez au risque d’exclusion de garantie. Certains fabricants peuvent vous demander des justificatifs pour attester une installation en bonne et due forme. Renseignez-vous pour éviter toute mauvaise surprise. De plus, les professionnels peuvent ne pas vouloir intervenir sur votre installation si vous en êtes l’auteur (les responsabilités incombant au dernier technicien œuvrant sur l’installation).
Si vous souhaitez bénéficier d’aide comme le Crédit d’Impôts (CI) pour l’installation de votre poêle à bois, outre d’autres conditions, ce dernier doit être installé par un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Il est donc conseillé de vérifier son éligibilité aux différentes aides et de faire le rapport financier entre une installation à ses frais et une installation par un professionnel. Tout cumulé, une installation à ses frais peut ne pas être rentable.
La mise en place de la sortie de toit
L'installation du conduit des fumées en combles
Le raccordement au poêle
Un poêle à bois représente un système de chauffage économique dont son combustible est le bois de chauffage et performant de par un rendement élevé. Il doit être mis en œuvre selon les règles imposées par la réglementation (conformité obligatoire aux DTU 24.1 et 24.2) pour garantir performance et sécurité.
Toute installation doit être conforme à la réglementation en vigueur et réalisée par un professionnel. Ce tutoriel ne peut être tenu pour responsable de toute installation autonome.
C'est la partie la plus délicate de l'installation car elle met en jeu votre propre sécurité.
Avant d'intervenir sur votre toit, assurez-vous d'être équipé de tous les équipements nécessaires et obligatoires pour les travaux en hauteur.
Tout débute par la mise en place de l'embase de cheminée (cet élément est aussi appelé « souche de toit »). C'est une platine intermédiaire entre la couverture du toit et la cheminée proprement dite.
Découvrez votre toiture à l’aplomb du futur conduit, et placez l'embase de façon à recouvrir partiellement les tuiles voisines. L'étanchéité est normalement garantie par l'embase, mais vous pouvez selon les modèles, avoir besoin de rajouter un solin d'étanchéité.
Insérez ensuite la cheminée et son conduit, et fixez l'ensemble à la charpente. Ici aussi, en fonction des modèles de cheminées, l'étanchéité est assurée mais la pose d'un solin intermédiaire peut s'avérer nécessaire.
En fonction de la configuration de votre toit, il peut arriver que votre embase ne soit pas directement au-dessus d'une partie de la charpente. Dans ce cas, fixez l'embase et la cheminée sur des rails métalliques (en aluminium ou en acier galvanisé) sous la couverture, et fixez ces rails à la charpente.
Avant de redescendre du toit, vérifiez l'horizontalité de la tête de cheminée avec un niveau à bulle, et la solidité de l'ensemble.
Commencez par accéder à vos combles, à l'aplomb de la sortie de cheminée que vous venez d'installer.
Un conduit doit d'ores et déjà traverser le toit, en entrée dans les combles (sur quelques centimètres).
A partir de ce conduit, assemblez les différents éléments de votre conduit d'évacuation des fumées : coudes, tubes, etc. Tout se monte à l'aide de joints d'assemblage ou de cerclages.
Ces raccords de fumisterie sont généralement en acier inox traité haute température. Cela garantit un confort d'utilisation et une sécurité accrue quant aux feux de cheminées.
Pour un poêle à bois, ou un insert de cheminée, la classe de température des conduits doit être au minimum T450 et la classe de résistance aux feux G (ce sont les normes EN 1856-1 et EN 1856-2).
La distance de sécurité obligatoire (DTU 24.1) doit être au minimum de 8 cm entre la paroi extérieure des conduits et les matériaux combustibles (charpente).
Le montage de votre conduit jusqu'à la pièce où se situe le poêle à bois se déroule en deux étapes.
L'assemblage des conduits : le plus souvent ils se manchonnent les uns dans les autres et la fixation est assurée par un joint d'assemblage ou un cerclage métallique ;
La fixation des éléments de conduit à la charpente : elle est réalisée à l'aide de rails métalliques, directement vissés dans la charpente. Un cerclage maintient le conduit et le rend solidaire du ou des rails de soutien.
Autant que possible, il faut limiter les coudes pour évacuer correctement les fumées et ne pas créer de point chaud, agglomération de suie qui serait susceptible de s'enflammer. Il faut que le conduit soit le plus vertical possible, à l'aplomb du poêle à bois, de l’insert ou de la cuisinière bois.
A ce stade de l'installation, votre conduit de cheminée débouche directement, par le plafond, au-dessus du poêle.
Conformément à la loi sur l'air et la réglementation thermique de 2012 (RT2012), le conduit de cheminée doit impérativement déboucher dans la pièce où se trouve le poêle. En aucun cas il ne doit venir d'une pièce adjacente.
Tout commence par la mise en place de la pièce de transformation, entre le conduit isolé et le conduit simple paroi de raccordement. Comme pour les autres conduits, l'assemblage se fait par joint ou par cerclage.
En fonction de la marque et du modèle de vos conduits de fumisterie, vous pourrez également installer une pièce de finition esthétique entre le conduit et le plafond appelée rosace.
Poursuivez ensuite par manchonner le tuyau émaillé (ou en fer-aluminium ou inox) haut sur la pièce de transformation que vous venez de mettre en place.
Insérez ensuite l'adaptateur émaillé sur la sortie du poêle, puis le conduit de raccordement.
Coulissez l'élément haut dans le conduit de raccordement, jusqu'à ce qu'il s'emboite.
Au niveau de l'emplacement du poêle, le DTU 24.1 impose une distance de 3 diamètres du conduit de raccordement entre ce dernier et tout matériaux combustibles.
Vous pouvez, si vous n'avez pas d'autre choix que d'être plus près du mur que la distance normative, mettre en place une chemise de conduit ventilée. C'est un tube de plus gros diamètre dans lequel se trouvera le conduit de raccordement, isolant ainsi les matériau combustible de la source de chaleur générée.
L'installation des différentes parties de l'évacuation des fumées demande une certaine agilité et une bonne condition physique. En effet, la pause de la sortie de toit demande de monter, tout en étant assuré, sur la toiture de l'habitation. Ce point spécifique requière également une connaissance des différents types de couverture de toit pour pouvoir réaliser une mise en place parfaitement étanche.
Tout ce qui concerne la mise en place des conduits demande une parfaite connaissance des différentes normes en vigueur (notamment la NF DTU 24.1), que ce soit les distances à respecter par rapport aux matériaux combustibles, ou aux multiples systèmes de fixation des conduits pour que l'installation soit étanche aux fumées. Savoir prendre des mesures est également indispensable. Etre en capacité d'intervenir sur le toit ou dans les combles est un impératif.
Il ne faut pas hésiter à s'équiper des outils spécifiques aux cerclages, serrages et raccordements des conduits pour s'assurer que l'installation ne présente pas de fuite. Il faut aussi être équipé de tous les organes de sécurité relatifs aux travaux en hauteur (longes, baudriers, systèmes anti-chutes, casque etc.). Enfin, pour faciliter les accès, un échafaudage, une nacelle ou à défaut une échelle sont des équipements nécessaires.
Environ 6 à 8 heures selon les difficultés d'accès au toit et aux combles.
1 personne au minimum, 2 personnes fortement recommandées.
Un mètre et un crayon
Un niveau à bulle
Un marteau et un maillet
Une visseuse ou des tournevis
Des clés 6 pans
Une pince multiprise
Une perceuse et des forets (ou un perforateur en fonction des plafonds)
Une scie sauteuse
Des colliers de serrage
De l'adhésif à conduits
Des colliers, tringles et tiges de fixation à conduits
Des vis à bois, clous, agrafes
Un rouleau de solin d'étanchéité
Une échelle, un échafaudage ou une nacelle
Tout l'équipement de protection individuelle (EPI) pour les travaux en hauteur (stop chute, baudrier, corde, harnais, casque, gants, etc.)
Pour en savoir plus sur les solutions de chauffage et vous aider à mieux faire votre choix, suivez les conseils de nos rédacteurs et découvrez leurs Guides :
Guide écrit par:
Jérôme, Artisan, Haute Savoie
Électrotechnicien de formation, j'ai tout d'abord travaillé dans l'industrie où j'ai installé, câblé et dépanné bon nombre d'installations. Par la suite, j'ai encadré les équipes qui réalisaient ces travaux. Depuis quelques années je vole de mes propres ailes et suis artisan électricien. Avec plusieurs centaines de chantiers à mon actif, un travail bien fait et la satisfaction de mes clients sont mes priorités. Depuis 6 ans, je restaure et agrandis un chalet au cœur de la Haute Savoie. Mon expérience en travaux et mes connaissances me rendent un fier service. Terrassement, aménagement intérieur, toiture, plomberie, électricité, tout y passe ! Nous avons, ma fille ma femme et moi, presque tout fait nous-même ! Alors répondre à vos questions, et vous orienter ou vous conseiller pour choisir vos outils ? Facile !