Guide écrit par:
Sébastien, Responsable des contenus
Le chauffage au bois est économique et peut être considéré comme chauffage principal d’un logement ou comme chauffage d’appoint dans la pièce principale de vie : rien de tel qu’une petite flambée pour casser le froid des premiers jours d'automne !
Faire son bois de chauffage demande une certaine rigueur et un savoir que l’on acquiert au fil de l’expérience. Ce guide vous liste tout ce que vous devez savoir pour bien faire votre bois cet hiver et vous offre en fin d’article les 7 meilleurs conseils de bûcherons !
Choisir son bois de chauffage répond à plusieurs critères notamment :
L’essence du bois à savoir feuillus ou résineux.
Le pouvoir calorifique du bois.
Le taux d’humidité soit son séchage.
La vitesse de combustion, de très lente à rapide.
Le prix d’un stère, relatif à l’essence et au séchage.
Principales essences feuillus | Principales essences résineux |
Acacia | Mélèze |
Châtaignier | Pin maritime |
Orme | Pin sylvestre |
Hêtre | Sapin |
Frêne | Douglas |
Chêne | Epicéa |
Bouleau | / |
Charme | / |
Aulne | / |
Peuplier | / |
G1 | G2 | G3 |
Bois dur | Bois mi-dur | Bois tendre |
Chêne* | Robinier ou faux-acacia* | Peuplier* |
Hêtre* | Châtaignier* | Aulne |
Charme* | Merisier | Saule |
Frêne* | Fruitiers divers | Bouleau* |
Orme* | / | Tilleul |
Erable | / | Tremble |
Noyer | / | / |
Olivier | / | / |
Platane | / | / |
* Les essences signalées * sont reconnues officiellement comme bois de chauffage (catégorisation NF bois de chauffage).
Le pouvoir calorifique mesure la quantité de chaleur dégagée par la combustion complète du bois. Il est à distinguer le pouvoir calorifique inférieur (PCI) et le pouvoir calorifique supérieur (PCS).
Il s’agit de l’énergie récupérée par la combustion du bois (énergie de vaporisation exclue).
Il s’agit du PCI additionné de l’énergie générée par la condensation de la vapeur d’eau (si combustion complète).
J/g | Kcal/kg | KWh/tonne | |
J/g (joules/gramme) | 1 | 0.24 | 0.278 |
Kcal/kg (kilocalories/kilo) | 4.18 | 1 | 1.161 |
kWh/tonne (kilowatt heure par tonne) | 3.6 | 0.86 | 1 |
Essences feuillus ou résineux | Masse approx. du stère avec taux d’humidité de 25 % | Pouvoir calorifique inférieur en kWh/stère |
Sapin | 300 kg | 1035 ≥ PCI ≤ 1450 |
Pin | 350 kg | 1230 ≥ PCI ≤ 1640 |
Mélèze | 350 kg | 1230 ≥ PCI ≤ 1640 |
Hêtre | 400 kg | 1310 ≥ PCI ≤ 1680 |
Chêne | 430 kg | 1440 ≥ PCI ≤ 1820 |
Charme | 450 kg | 1520 ≥ PCI ≤ 1900 |
Moyenne du PCI du bois selon taux d’humidité | ||||
% d’humidité | MJ*/kg | kWh/kg | ||
Feuillus | Résineux | Feuillus | Résineux | |
0 | 19 | 20 | 5.1 | 5.3 |
10 | 16.9 | 17.8 | 4.5 | 4.7 |
25 | 13.6 | 14.4 | 3.7 | 3.8 |
35 | 11.5 | 12.1 | 3.1 | 3.2 |
50 | 8.3 | 8.8 | 2.2 | 2.3 |
À humidité égale, les différentes essences possèdent sensiblement le même pouvoir calorifique.
Vitesse de combustion | ||||
Essence | Très lente | Lente | Rapide | Très rapide |
Chêne | * | |||
Charme | * | |||
Frêne | * | |||
Robinier | * | |||
Orme | * | |||
Noyer | * | |||
Hêtre | * | |||
Peuplier | * | |||
Bouleau | * | |||
Sapin | * | |||
Epicéa | * | |||
Mélèze | * | |||
Pin | * |
Le prix du bois de chauffage varie selon plusieurs facteurs notamment :
la région ;
l’essence du bois ;
le taux d’humidité soit le séchage ;
la quantité livrée ou emportée ;
la longueur des bûches.
Essence | Stère | Longueur des bûches | Prix hors livraison | Séchage |
Chêne | 1 | 30 cm | 95 € | Sec |
1 | 45 cm | 72 € | ||
1 | 30 cm | 66 € | Demi-sec | |
1 | 45 cm | 60 € |
Le prix d’un stère de bois (valeur donnée pour environ 1m3) varie entre 55 € et 100 € selon les différents critères énumérés plus haut.
Un stère (st) est une unité de mesure équivalent à 1 m3 de bûches de 1 m de long. Le stère n’est plus officiellement utilisé mais reste couramment employé.
Le bois de feuillus chauffe plus longtemps que celui de résineux.
Certains bois éclatent en brûlant tels le châtaignier, le robinier ; ils sont pour cette raison déconseillés dans les inserts ou cheminée à foyers ouverts.
La combustion des bois humides génère beaucoup de fumée et favorise l’encrassement des conduits de cheminée. Les systèmes de double combustion (post combustion) réduisent cet effet.
Le pin et le sapin génèrent beaucoup de fumée si la combustion n’est pas optimale alors que le chêne, le frêne, le bouleau, l’épicéa et le mélèze génèrent moins de fumée.
Les résineux encrassent davantage les conduits que les feuillus.
Les meilleures braises sont données par le chêne, le frêne, l’olivier, le hêtre, le charme, le bouleau, le châtaignier, le noyer et le robinier.
L’affouage est une pratique qui permet aux particuliers et suite à la décision de la commune de se procurer du bois gratuitement dans une forêt communale ou sectionale. Réglementée, il convient de se renseigner en mairie afin de savoir si cette pratique est en vigueur ou non dans la commune (tout commerce interdit).
Les particuliers jouissant du droit de l’affouage doivent toutefois s’acquitter de la taxe affouagère (rembourse en partie les frais d’exploitation, etc.). Renseignez-vous également à la mairie de votre commune pour tout information complémentaire.
Entreposer et faire sécher son bois est une pratique courante pour les particuliers qui disposent de suffisamment d’espace. Avec un prix au stère bien inférieur, stocker son bois de chauffage sous des tôles, un appentis etc. permet de réaliser une réelle économie sur une saison entière de chauffage et dès 2 ans, un roulement est organisé entre bois sec et bois demi-sec si bien que cela ne demande pas plus de manutention excepté la première année.
Une façon simple et efficace de faire des économies est d’acheter du bois en grande longueur et de le recouper à la longueur de son foyer. L’unité du stère étant représentée par des bûches de 1 m, les pertes en bois de chauffage sont bien moins nombreuses que si on l’achète en bûches de 33 cm.
Consiste à trouver un exploitant, un propriétaire de forêt qui vend du bois à couper sur place, en forêt domaniale. Les prix sont particulièrement bas cependant il est nécessaire d’avoir tous les outils indispensables. Se renseigner auprès de l’ONF (Office National des Forêts).
Les tronçonneuses thermiques sont indispensables pour réaliser l’abattage. De puissance variable, bien choisir une tronçonneuse relève de plusieurs critères. Les tronçonneuses nécessitent un entretien (moteur thermique) et leur chaîne d’être affutée.
Les scies à bûches permettent de calibrer le bois d’une manière efficace. Elles offrent un meilleur rendement et comme les tronçonneuses, plusieurs paramètres dimensionnent les scies à bûches qui se distinguent par la puissance moteur, la capacité de coupe, etc.
Le fendeur de bûches permet de sectionner les bûches les plus imposantes. A défaut, il peut être remplacé ponctuellement par le merlin et le coin. Appelé aussi casse-bois ou fendeuse, le fendeur de bûches se dimensionne principalement selon l’énergie (électrique, thermique ou hydraulique), la position des bûches fendues soit horizontale ou verticale, la vitesse d’avancement, les dimensions, etc.
Les haches et hachettes sont davantage utilisées comme outils d’appoint cependant elles s’avèrent souvent très utiles voire indispensables lors d’un chantier d’abattage. Ce sont des outils de coupe soumis à affûtage.
La remorque est un équipement indispensable si l’on projette de faire son bois de chauffage ou si l’on fait soi-même la démarche d’aller l’acheter. La remorque est soumise à réglementation (permis, etc.).
Ne partez pas en chantier d’abattage :
sans prévenir au moins un de vos proches ;
seul pour des raisons de sécurité ;
sans moyen de communication (téléphone de chantier recommandé) ;
en cas de fatigue ;
avec du matériel non vérifié et non entretenu.
Il est inenvisageable de faire du bois de chauffage et de manier les outils précités sans équipements de sécurité. Munissez-vous de :
chaussures de sécurité ;
casque anti heurt ;
protections auditives ;
vêtements de protection ;
gants de protection ;
lunettes de protection.
Depuis longtemps, il est conseillé d’abattre le bois lorsque la sève est localisée dans les racines soit en lune descendante.
La période à retenir est dite hors sève lorsque l’arbre est en repos végétatif soit après la chute des feuilles (essences feuillues) et avant le solstice d’hiver. La proportion de sève étant à son minimum, le bois est moins exposé aux parasites (la sève constitue leur principal aliment) et aux moisissures. Cette pratique ne fait pourtant pas que des adeptes. Les dernières études scientifiques auraient plutôt tendance à confirmer que la lune n'exerce aucune influence sur les végétaux (voir article de La presse +).
Idéalement, le bois de chauffage ne comporte pas plus de 15 % d’humidité. Temps de séchage de 2 ans en moyenne.
Les bûches sont débitées immédiatement et entreposées au sec, à l’abri de l’humidité et à 50 cm du sol.
Lorsque le bois est sec, le fendre et le couper aux dimensions de votre poêle à bois, de votre cheminée, insert etc.
Le bois est couvert de préférence avec des tôles en fer pour éviter tout phénomène de condensation et pour assurer une meilleure ventilation.
Lorsque le bois est sec (plus de 2 ans en bonnes conditions de séchage), entreposez-le dans un garage, un abri de jardin ou tout autre local où il est à l’abri de l’humidité et prêt à être utilisé.
Pour fendre de grosses bûches (> 40 cm de diamètre) : utiliser un ou deux bouts de bois durs taillés en pointe (5 cm de diamètre, 40 cm de long) pour écarter le bois et éviter de coincer coin sur coin avant de réussir à fendre la bûche.
Bien choisir ses outils à main pour scier et débiter le bois (hache, merlin, scie etc.) est impératif pour travailler en sécurité et assurer un bon rythme de production.
Guide écrit par:
Sébastien, Responsable des contenus
A l’issue d’études dans le commerce, j’ai appris par opportunité la profession de charpentier. Noble mais dur métier, les hivers et la pluie m’ont incité à descendre des toits et à pousser les portes d’une quincaillerie où sans grande surprise, je me suis retrouvé quincaillier. Le métier m’a plu et au fil des années, j’ai accumulé les expériences dans plusieurs Grandes Surfaces de Bricolage. Entre deux magasins, je poursuivais mon apprentissage et travaillais en serrurerie, couverture, imprimerie ou dans le secteur industriel pour des sociétés de traitement de surface, de fabrication de vases d’expansion... L’envie de transmettre m’a ensuite conduit à me former au métier d'enseignant de Français Langue Étrangère, puis j’ai commencé d’écrire des articles de voyage, puis de bricolage pour monEchelle.fr. Aujourd’hui Rédacteur des contenus de la section Conseil technique de ManoMano, j’ai le plaisir de travailler avec une communauté de vrais experts dont un jardinier hors pairs, un soudeur émérite, un plombier passionné et encore beaucoup d’autres. Restituer un conseil impartial est ce que nous faisons de mieux, et ce que nous continuerons de faire pour vous.