Guide écrit par:
Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne
Les pommes de terre sont plantées lorsque les fortes gelées ne sont plus à craindre. Suivant les régions, cette période va de fin février dans le Midi à début mai dans les zones froides de montagne. En Bretagne, on peut également planter dès février.
En règle générale, on peut commencer à planter les pommes de terre dans la deuxième quinzaine de mars dans les régions douces ; dans les autres, il vaut mieux attendre la première quinzaine, voire la seconde quinzaine d'avril.
On dit souvent qu'il faut planter les pommes de terre lorsque le lilas fleurit. C'est en effet un point de repère qui part du principe que lorsque cet arbuste fleurit, les conditions climatiques sont réunies pour planter les pommes de terres. La température dans le sol doit être d'au moins 10° C.
Pour avoir des pommes de terre très tôt, choisissez des variétés précoces qui se récoltent en 3 mois, par exemple 'Sirtema', 'Jeannette', 'Apollo'. En étalant vos plantations, vous profiterez des pommes de terres primeurs durant une plus longue période.
La meilleure terre est une bonne terre de jardin légère et bien pourvue en humus, en situation aérée (en plein champs) et ensoleillée. Ne plantez pas en sol trop humide.
Dans la rotation des cultures, on les plante après un légume gourmand ayant reçu d'importants apport de fertilisants et de compost la saison précédente. Lors de la plantation des pommes de terre apportez un engrais riche en potassium, nécessaire pour le grossissement des tubercules et délaissez les engrais azotés.
Il est aussi conseillé de ne pas planter des pommes de terre sur une parcelle qui en a déjà porté dans les 4 années précédentes. Vous éviterez la propagation des maladies ou des ravageurs qui peuvent perdurer à l'état latent.
Dans le commerce, les tubercules à planter sont proposés suivant leur taille qui peut varier de 25 mm à 50 mm. Choisissez de préférence des tubercules, mais sur le nombre de germes ou d'yeux qu'ils portent car chacun d'eux donnera une tige qui produira de 2 à 4 tubercules.
Les plants de pomme de terre sont le plus souvent proposés germés dans des clayettes et prêts à planter. Ils doivent avoir des germes courts, de 1 à 2 cm de long, et trapus, bien colorés, garants d'une pousse rapide et régulière.
Il existe aussi des tubercules qui sont rangés dans des clayettes, en une seule couche, germes dressés vers le haut, assurant ainsi une plus grande régularité de germination : ce sont les tubercules « germés-dressés »
Moins chers, ces tubercules sont commercialisés dans des sacs ou des boîtes en carton. Ces plants ont été maintenus à basse température pour éviter qu'ils germent. C'est donc à l'utilisateur final, le jardinier, de les faire germer en les plaçant à la lumière et à une température modérée (idéalement 5 à 8° C ), pendant 1 mois, avant de les planter.
On entend souvent dire qu'il ne faut pas planter les pommes de terre provenant de sa propre récolte car la pomme de terre « dégénère ». En réalité, planter une pomme de terre est une forme de bouturage, car le tubercule n'est rien d'autre qu'une portion de tige souterraine renflée et bourrée de réserves d'amidon.
Comme toutes les boutures, elle va donner un plant qui aura les mêmes caractéristiques que le plant qui l'a produite. Vous pouvez donc planter les pommes de l'an passé, si elles n'ont pas reçu de traitement anti-germinatif, et continuer de les planter d'une année à l'autre. Contrairement à ce que l'on dit la pomme de terre ne dégénère pas.
La seule différence avec les plants issus du commerce, est que ceux-ci sont certifiées sains et exempts de virus, certitude que l'on ne peut pas avoir avec ses propres pommes de terre. Cependant, certains jardiniers, en sélectionnant leurs plus beaux tubercules, replantent ainsi avec succès les mêmes pommes de terre tous les ans.
Dans une terre ameublie, creusez un sillon d'environ 15 cm de profondeur avec un buttoir, une serfouette ou une binette.
Placez vos tubercules au fond du sillon en les espaçant de 30 à 40 cm, en orientant si possible le germes vers le ciel.
Reboucher le sillon à la binette ou au râteau en écartant les mottes trop dures ou les gros cailloux.
Si vous plantez plusieurs rangée, espacez les sillons de 70 cm. Pour des pommes de terre destinées à être récoltées précocement, vous pouvez planter plus serré. A l'inverse des autres légumes, il est inutile de tasser et d'arroser après plantation, les sols à cette époque ayant une réserve d'eau suffisante pour faire germer les pommes de terre.
Creuser des sillons n'est pas une obligation ; vous pouvez aussi déposer les pommes de terre une par une dans un trou que vous avez creusé dans le sol avec une serfouette, une petite pelle ou même un plantoir à bulbe avant de le reboucher.
Quelques conseils pour bien planter vos pommes de terre :
Manipulez les tubercules avec soin pour ne pas casser les germes qui sont fragiles.
Vous pouvez utiliser un cordeau pour tracer des lignes bien droites.
Les pommes de terre se marient bien avec les légumineuses (haricots, pois et fèves).
Le buttage n'est pas à proprement parler une étape de la plantation puisqu'elle s'effectue plusieurs semaines après, mais elle est une opération indispensable. Elle consiste à ramener la terre autour du plant lorsque ceux-ci ont atteint 15 à 20 cm de haut, en formant une légère butte, environ 6 semaines après la plantation mais cela dépend évidemment des conditions climatiques.
La pomme de terre étant plantée en ligne, cela forme donc un butte continue sur la rangée de pommes de terre ; on peut procéder à l’aide d’une binette, d’une houe ou d’un buttoir. Un bon buttage doit avoir au final une hauteur d‘environ 20 cm par rapport à l'entre butte.
Le buttage a pour but de :
favoriser l‘apparition des tiges souterraines à la base des tiges aériennes ;
protéger les tubercules superficiels de la lumière du jour qui les verdit en les rendant ainsi impropres à la consommation ;
maintenir les tiges dressées, du moins pour les variétés qui ont tendance à s’affaisser.
On l'appelle encore culture sous paillis ou sous mulch car on peut utiliser d'autres matériaux de couverture que la paille : feuilles mortes, broyat de végétaux… Elle a l'avantage de ne nécessiter aucun travail du sol ou seulement en surface car les rhizomes seront superficiels et non pas dans la terre. Il n'y a pas de buttage non plus, et la récolte est facilitée, car une fois la paille enlevée les pommes de terre affleurent.
Opérez lorsque le sol s'est suffisamment réchauffé au printemps, car le fait de le couvrir empêchera les rayons du soleil de parvenir jusqu'au sol et donc de réchauffer la terre. Choisissez de préférence une variété précoce : 'Belle de fontenay' ou 'Apollo'.
Sur un sol meuble, posez les plants de pomme de terre en les enterrant à moitié et en les disposant en quinconce tous les 30 cm. Puis couvrez toute la parcelle de paille ou de foin sur une épaisseur de 15 cm. Lorsque les plants se sont bien développés, rajoutez encore une couche de 10 cm de paille, en laissant toujours les feuilles du sommet à l'air libre. Cette méthode n'est cependant pas conseillé en cas de présence de campagnols dans le jardin : bien dissimulés sous la paille, ils vont faire des tubercules leur menu quotidien. Si vous possédez une grande quantité de compost, même non entièrement décomposé, utilisez-le à la place de la paille. Le rendement n'en sera que meilleur.
Vous découvrirez dans la vidéo de ce Youtuber comment cultiver la pomme de terre au potager. Période de plantation, variétés, amendement, récolte...
Guide écrit par:
Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne
Haut comme trois pommes, je travaillais déjà au jardin familial. C'est peut-être de là qu'est né mon intérêt pour les plantes et le jardinage. Il était donc logique pour moi de suivre des études à la fois en biologie végétale et en agronomie. Accédant à la demande de divers éditeurs, j'ai écrit en 25 ans de nombreux livres sur la thématique des plantes, des champignons (un sujet qui me tient à cœur), essentiellement des guides d'identification dans un premier temps, mais très vite aussi par la suite, sur le jardinage, renouant ainsi avec la première passion de mon enfance. J'ai aussi collaboré régulièrement à plusieurs magazines spécialisés dans le domaine du jardinage ou plus généralement de la nature. Comme il n'y a pas de jardinier sans jardin, c'est dans un petit coin de l'Auvergne que je cultive le mien depuis 30 ans et où je mets en pratique les méthodes de culture que je vous conseille.