Guide écrit par:
Arnold, Chercheur-bricoleur, Alsace
Comme tout artisan, l’installateur sanitaire (oui, le plombier) utilise un certain nombre d’outils qui lui sont spécifiques. Chaque outil a sa propre fonction. Tout d’abord, voici une liste des outils les plus répandus et que tout bon bricoleur se doit d’avoir en sa possession afin de venir à bout de tout problème ou installation sanitaire.
Le coupe-tube est limité à couper les tubes en cuivre depuis l’interdiction des tuyaux en plomb (d’où le nom de plombier ! ) comme de la peinture et tout produit manufacturé en plomb, il existe de nos jours autant de modèles/tailles de coupe-tubes que de… tubes. Il existe plusieurs diamètres selon le diamètre du tube en cuivre que l’on souhaite couper. Ce qu’il faut retenir, c’est que le coupe-tube sert à couper les tubes pour lesquels il a été conçu. Il procure une coupe nette, précise et sans bavure afin de garantir la qualité de l’assemblage (raccord, soudure…) qui suivra. Des coupe-tubes existent aussi pour les tubes en acier et en fonte. Cet outil est beaucoup plus performant que la simple scie à métaux car il ne déforme pas le tube et laisse sa section parfaitement ronde.
La pince coupe-tube : on n’utilise pas un coupe-tube pour cuivre pour couper du PVC et vice versa. À chaque outil son utilisation, pour les matières telles que le PVC et le PER, on utilise une pince coupe-tube. Elle ressemble à un gros sécateur.
Les clés à bonde servent à monter ou démonter les bondes d’évier ou de lavabo ainsi qu’à visser certaines fixations pour lavabo. Il existe des têtes d’adaptation pour bonde de douche.
La pince à glissement sert à insérer ou sertir un raccord sur du tube PER. Des accessoires y sont adaptés selon le diamètre des raccords/tubes utilisés.
La pince à emboiture permet de faire des emboitures sur les tubes. Ces emboitures servent à faire des raccords sur les tubes (la pince élargit le tube pour que celui-ci accueille un tube de même diamètre selon le principe mâle/femelle).
La pince à cintrer sert à cintrer (plier) les tubes en cuivre afin de faire tout un circuit. Leur taille est fonction du diamètre des tubes à cintrer. Il existe des cintreuses manuelles, électriques et hydrauliques adaptées à tout type de tuyau. Les cintreuses manuelles (dites arbalètes) servent à cintrer le cuivre recuit. Les cintreuses d’établi servent à plier.
Le rodoir permet de refaire la base des robinets qui avec le temps laisse apparaitre une fuite (entartrage).
L’ébavureur permet de nettoyer et ébavurer les tubes en cuivre après leur coupe.
Le déboucheur sert à déboucher les tuyaux encrassés. Il existe des modèles manuels, aussi appelés furets (de par l’utilisation du furet pour déloger certains animaux de leur terrier), qui sont réservés aux tuyaux de petit diamètre.
Les déboucheurs à pistolet peuvent générer une pression beaucoup plus forte pour les tuyaux de plus gros diamètre (évacuation notamment). Les pompes de débouchage qui fonctionnent par aspiration sont principalement utilisées pour les WC.Les fameuses ventouses sont à réserver pour de faibles obstructions.
De diverses tailles et longueurs, la clé à molette est adaptable à l’écrou que l’on veut serrer ou desserrer par l’action d’une molette qui rapproche ou éloigne les deux mâchoires. Sans doute l’outil le plus indispensable dans toute caisse à outils !
Le chalumeau est réservé à la soudure à haute température de l’acier et au brasage du cuivre. Attention, son utilisation requiert un minimum d’apprentissage et de précautions. Le chalumeau est constitué de deux bouteilles de gaz (une d’oxygène et une d’acétylène), de manomètres pour contrôler les pressions et le tout est raccordé à un détendeur qui délivre le gaz au chalumeau via un tuyau souple. Le mélange de gaz a besoin d’une étincelle pour s’enflammer.
La lampe à souder est dédiée à la soudure basse température, au plomb ou à l’étain. Plus facile à manipuler que le chalumeau, elle nécessite tout de même quelques précautions d’utilisation car il est très facile de (se) brûler.
Sur le même principe de réglage que la clé à molette, la clé à griffe sert à maintenir toute pièce arrondie même sans aucune prise. Elle existe aussi en plusieurs tailles.
La pince multiprise est une pince réglable qui peut maintenir ou serrer/desserrer. C’est sans nul doute avec la clé à molette l’outil qu’il faut absolument avoir tant sa polyvalence est reconnue !
Il existe encore plein d’autres outils spécifiques au plombier mais leur achat est plutôt réservé aux professionnels pour des raisons de fréquence d’utilisation et de rentabilité. Bien entendu, un plombier utilise aussi des tournevis, une perceuse, un perforateur…
Les activités du plombier sont variées et s'étendent de l’installation sanitaire complète d’un logement au simple changement de joint à clapet sur une tête de robinet :
alimentation en eau froide et eau chaude, Eau Chaude Sanitaire via l'installation d'un chauffe-eau à accumulation ;
installation de cabine de douche, de douche à l'italienne et de baignoire ;
montage d'évier de cuisine et de lavabo de salle de bains ;
installation et réparation de WC à poser et de WC suspendus ;
remplacement et installation de robinet, etc.
Un plombier, selon ses spécialisations, peut couvrir une large étendue de chantiers de l'habitat. Il peut très bien se spécialiser dans l'installation de chauffe-eau solaire ou de chauffe-eau thermodynamique ou se cantonner aux opérations courantes d'installations, de réparations et dépannages (fuite, débouchage…).
Une fois n’est pas coutume, les matériaux dépendent du travail à effectuer. Nous l’avons vu dans les outils, certains sont spécifiques à un matériau.
Le cuivre a remplacé le plomb qui est toxique (saturnisme). Il s’agit d’un métal que l’on peut souder ou tarauder. Les tuyaux en cuivre sont utilisés pour toute l’alimentation en eau du logement mais aussi pour le gaz. Sa longévité n’est plus à prouver et son prix reste élevé et en constante augmentation sur les marchés mondiaux. Il se vend sous forme de barres ou de couronnes de différentes longueurs et diamètres. Il peut être dur ou recuit. Il peut être mis sous pression jusqu’à plusieurs dizaines de bars.
Reconnu pour son imputrescibilité, il peut s’oxyder au contact de l’air ce qui lui donne cette couleur bleue verdâtre lorsqu’il n’est pas protégé par une peinture. Le cuivre reste sensible au calcaire mais très stable physiquement (pas ou peu de dilatation). Une installation en cuivre peut être bruyante si les colliers, dits colliers atlas, sont mal isolés ou fixés de façon inadéquate.
Le PVC est le matériau utilisé pour l’évacuation des eaux usées. L’assemblage se fait le plus souvent par collage à froid ou encore par raccord à joint lèvre (WC par exemple). Existant en plusieurs diamètres, son vieillissement est accéléré lorsqu’exposé à la lumière et notamment aux UV. Cela peut le rendre cassant à la longue. Il est facilement reconnaissable de par sa couleur gris clair. Une variante existe pour l’extérieur, le PVC pression. Il résiste à des pressions plus élevées et au gel. Il est de couleur gris foncé.
Le PER (Poly Ethylène Réticulé) est un matériau synthétique de plus en plus répandu dans les installations chez les particuliers au détriment du cuivre. Ici, nul besoin de soudure ni de pince à cintrer, on parle de pince coupe-tube, pince à glissement ou à sertir. Sa grande facilité d’installation permet au plus novice des plombiers de faire une installation en eau. Qui plus est, il est disponible en différents diamètres et couleur (bleu pour l’eau froide et rouge pour l’eau chaude) et l’absence de soudure augmente considérablement la mise en œuvre.
Il doit absolument être protégé des rayons UV car ils le rendent poreux d’où le risque de fuite. Le PER est utilisé aussi bien pour l’alimentation en eau que pour le chauffage. Il est soumis à la dilatation, il faut donc en tenir compte lors de l’installation dans le calcul des longueurs.
Le multicouche est un matériau multi-composant qui offre la facilité du PER avec l’absence de dilatation. Il est également utilisé pour l’eau chaude, l’eau froide et le chauffage tout comme le cuivre et le PER. Il a la stabilité du PER face au calcaire. Toutefois son prix est très élevé et il faut tout un arsenal d’outils plus spécifiques les uns que les autres pour sa mise en place. Nous ne disposons que peu de recul sur sa longévité cependant il est utilisé depuis une quinzaine d’années.
Maintenant que nous avons fait le tour des outils et des matériaux, voyons ce que le bricoleur que vous êtes peut en faire !
Bien souvent il faut juste remplacer un joint défectueux. S’il s’agit d’un tuyau percé, vous pouvez être amené à remplacer tout ou partie de ce tuyau. Pour ce faire, place aux raccords à souder ou aux raccords bicones (appelés également raccords à olive).
Pour cela, vous avez très souvent besoin de tournevis à emmancher car les écrous de fixation du robinet sont très difficiles d’accès. Si vous avez de la chance, vous pouvez vous débrouiller avec une clé à tube, une clé plate voire une paire de pince mais ce n’est pas gagné d’avance !
Non seulement vous devez avoir l’outillage adapté au matériau choisi, mais en plus, il vous faut d’autres outils comme une perceuse, un perforateur, des tournevis, des clés plates… et d’autres consommables comme des fixations, etc.
Si aucune action préventive n’est faite régulièrement (vider les siphons, installer une grille sur la bonde de douche, utilisation de produits nettoyants), le débouchage mécanique reste votre dernier recours. Cette action peut s’avérer fastidieuse voire répugnante…
Dernier point, avant de vouloir réparer une fuite sur un robinet ou intervenir sur une canalisation, prenez soin de couper l’alimentation en eau et prévoir de quoi éponger ou collecter l’eau qui s’échapperait !
Pour approfondir vos connaissances sur la plomberie et pour mieux vous outiller, consultez les guides de nos rédacteurs :
Guide écrit par:
Arnold, Chercheur-bricoleur, Alsace
Chimiste de formation et bricoleur autodidacte, je travaille dans l’industrie pharmaceutique. En tant que jeune papa de 36 ans, je bricole comme je respire : en clair, je suis un touche-à-tout. À mon actif, j’ai déjà 5 cuisines installées, un appartement rénové et une extension de maison. Par souci économique, mon épouse et moi avons choisi l’option clos-couvert pour l’extension de maison en ossature bois : depuis 3 ans, j’ai tout fait : isolation, plaques de plâtre, électricité, ragréage, peinture, parquet, dressing, sanitaire, carrelage… bref 60 m2 entièrement réalisés seul avec mes 2 mains. Heureusement, j’ai ma Conseillère Déco personnel car comme on dit : les goûts et les couleurs ne se discutent pas… Madame a toujours le dernier mot. Ma devise : bons outils, bons produits, 50% du travail fini, le reste n’est que patience et minutie. A vos claviers, les bons conseils c’est par ici !