Guide écrit par:
Michel, Soudeur professionnel passionné, Vendée
Votre profil | Cadre du travail | Type d'assemblage | Epaisseurs à souder | Poste adapté conseillé | Puissance | Electrodes | ø Fil ou métal d'apport | Gaz | Exemple d'assemblage |
Débutant ou bricoleur averti | Plomberie | Cuivre Cuivre / laiton | 1 mm | Chalumeau b-gaz ou oxyacétylénique | Chauffe 1000 / 1200 °C | Brasure, étain, cuivre / phosphore, brasure avec % argent | Propane ou mélange bi-gaz ou oxygène / acétylène | Soudure par capillarité | |
Débutant ou bricoleur averti | Loisirs | Fer Fer/acier | 2 à 6 mm | Poste à souder à l'arc de base | 55-130A | 1,6 à 3 mm | Réparation, création petits assemblages | ||
Débutant ou bricoleur averti | Loisirs Dépannage | Profilés acier Tôles minces | 2 à 10 mm | MMA inverter | 30-160A | Rutiles ø 1,6 à 4 mm | Fabrication de petits ensembles, supports, réparations diverses | ||
Agriculteur / Artisan / Entreprise | Maintenance Réparation matériel agricole Maçonnerie Génie-civil | Mécanique fer/acier | 10 à 30 mm | MMA inverter ou groupe autonome | 40-320 A | Rutiles / basiques ø 2,5 à 6 mm | Reprise soudures, casse matériel agricole, outillage artisan | ||
Professionnel | Serrurerie Métallerie | Profilés Tôles Tubes acier | 3 à 25 mm | MMA inverter, semi-auto MIG MAG | 30-250 A | Rutiles / basiques ø 2,5 à 4 mm | fil nu/fil fourré | Argon + CO2 | Portails, ferronnerie menuiserie métallique |
Professionnel | Charpente métallique Atelier | Fers de charpente | 5 à 40 mm | MMA inverter, semi-auto MIG MAG courant triphasé 400V | 60-320 A | Rutiles / basiques ø 2,5 à 6 mm | fil nu/Fil fourré | Argon + CO2 | Grosses soudures à gros rendement |
Professionnel | Charpente métallique Chantier (extérieur) | Fers de charpente | 5 à 40 mm | MMA inverter, semi-auto triphasé 400V ou groupe autonome | 60-320 A | Rutiles / basiques ø 2,5 à 6 mm | Fil Fourré | No Gas | Grosses soudures toutes positions à gros rendement |
Professionnel | Chaudronnerie Mécanique Atelier | Réservoirs Ensembles mécano-soudés acier/inox/aluminium | 4 à 25 mm | MMA inverter, semi-auto MIG/MAG | 40-320 A | Rutiles / basiques ø 2,5 à 6 mm | Fil nu | Argon + CO2, Argon pur | Soudures contrôlées radio ou ultra-sons |
Professionnel | Chaudronnerie fine | Appareils sous pression Réservoirs Acier/inox Aluminium | 1 à 15 mm | MMA inverter, T IG (refroidi à l'eau pour alu) | 25-250 A | Electrodes inox / métal d'apport TIG | Fil nu | Argon pur | Soudures étanches contrôlées radio ou ultra-sons |
Professionnel | Tuyauterie industrielle | Tubes Brides Coudes sous pression | 3 à 25 mm | MMA inverter/semi-auto MIG/MAG | 40-320 A | Rutiles / basiques ø 2,5 à 4 mm / métal d'apport TIG | Argon pur | Soudures étanches contrôlées radio ou ultra-sons | |
Professionnel | Artisan tuyauteur chauffagiste | Tubes acier Brides Coudes et piquages | 2 à 10 mm | Chalumeau oxyacétylénique | Chauffe 3000° | Métal d'apport soudure autogène | ø 1 à 3 mm | Oxygène acétylène | Soudures autogènes étanches |
Professionnel | Carrosserie | Tôle fine acier | 0,6 mm à 2 mm | Semi-auto MIG MAG, TIG | 25-160 A | Métal d'apport TIG | Fil nu 0,6 à 0,9 mm | Argon + CO2 | Soudures points par points |
Assurance ? Avion russe ou travaux d’intérêt général ? Que nenni, ces acronymes sont les compressions anglo-saxonnes des procédés de soudage générant un arc électrique !
Un projet de restauration automobile ? De construction de grilles en fer forgé ? De fabrication de remorque ? Que vous soyez en présence d’acier à ferrer les ânes, d’acier spécial, d’inox ou d’aluminium, l’une de ces méthodes de soudure est adaptée. L’assemblage par soudure donne des ensembles fixes et solides à condition d’utiliser le poste adéquat. Aujourd’hui on trouve dans le commerce une gamme de postes à souder dédiés très complète. En fonction du budget et de l’utilisation projetée, MMA, MIG ou TIG est pour vous ! Sans oublier tout l’outillage de sécurité nécessaire à une bonne exécution des travaux.
Découvrir l’univers de la soudure est une véritable immersion au pays de l’inconnu ! Tour rapide sur les termes techniques couramment employés.
L’arc électrique est un courant électrique visible dans l’air repérable au flash provoqué lors du contact de l’électrode avec le métal à la masse (comme l’éclair d’un orage).
L'amorçage est l'opération de démarrage du soudage obtenu en frottant l’électrode sur le métal à souder.
L'électrode rutile est la plus courante et la plus utilisée. Son enrobage est conducteur ce qui facilite l’amorçage et la fluidité de la soudure. En fondant l’enrobage forme le laitier (croute qui protège la soudure de l’oxydation et qui s’enlève facilement avec un marteau à piquer).
L'électrode basique est utilisée essentiellement en industrie pour des travaux de tuyauterie et chaudronnerie en raison de ses caractéristiques mécaniques élevées. Plus chères, amorçage difficile, les électrodes basiques requièrent un préchauffage en étuve avant utilisation.
Le fil fourré possède en son âme un flux (équivalent à l’enrobage) qui facilite la fusion du métal sans gaz.
Fil acier nu cuivré ou acier inox. Le fil plein ou massif permet de souder avec apport de gaz neutre ou actif (MIG, MAG).
Les connecteurs sont des fiches qui permettent de brancher les câbles de masse et de pinces au poste.
La pince est la poignée qui permet d’insérer l’électrode enrobée en soudure MMA.
La torche MIG/MAG est une poignée avec gâchette tenue en main pour amener le fil au métal à souder.
La torche TIG est une poignée porte électrode tungstène avec commande.
Le gaz permet de protéger la soudure contre l’oxydation due à l’air, souvent Argon ou Argon + Co².
Robinet inclus dans le poste TIG ou MIG MAG. L'électrovanne est commandée par le soudeur au niveau de la torche et permet d’économiser le gaz.
Autre nom de l’électrode en tungstène.
Double manodétendeur qui donne en amont la pression de la bouteille de gaz et en sortie le débit de gaz, en litres/minute réglable par mollette.
En gros, un poste à souder est un transformateur ventilé sophistiqué qui convertit le courant alternatif 220 V de chez vous en courant continu à des ampérages variables selon l’intensité choisie pour souder.
Un potentiomètre (petit bouton que l’on tourne à volonté) permet d’affiner le réglage (soit de varier l'ampérage).
Deux connecteurs aux pôles positif et négatif :
un pour la pince porte électrode ;
un pour la masse.
Avant de se lancer dans les spécificités propres à chaque procédé de soudage, tour rapide sur les postes à souder !
Le MMA Inverter est top pour les débutants. Le poste est léger, vous pouvez souder des épaisseurs de métal de 2 à 10 mm en toute simplicité. Pourquoi ? D’abord, la puissance demandée au poste est relative à l’épaisseur du métal à souder. En gros, si votre poste est mal réglé (trop de puissance), vous ferez des trous dans votre support (trop de fusion) ; à l’inverse, si vous n’avez pas assez de puissance, votre baguette va coller au support. Le plus de la technologie Inverter ? Un concentré de technologie : confort d’utilisation, économie d’électricité, meilleur aspect de soudage. Un simple bouton, potentiomètre, vous permet de régler la puissance en fonction de l’épaisseur de votre pièce à souder. Ça ne flashe plus, ça ne colle plus, ça soude !
La soudure semi-automatique permet un débit de soudure plus important grâce à son fil fourré qui se déroule en permanence. A l’inverse du MMA, la soudure ne nécessite pas d’enlèvement de laitier.
Le MIG MAG, fil massif avec gaz, est le procédé préféré des soudeurs à grosse production. Toutefois il peut être utilisé en carrosserie avec un fil très fin permettant les assemblages par points rapprochés qui seront meulés et mastiqués pour devenir invisibles. L’éventail d’utilisation est très large.
Le TIG permet de souder des tôles fines en acier carbone (fer courant), des tubes acier inox ou des tubes fins. La qualité de soudure est remarquable par sa finesse et son aspect.
Avant de vous lancer dans l’aventure, vous devez vous interroger sur ce que vous voulez souder.
Les arguments de choix seront dictés par :
l’utilisation que l’on veut en faire (métaux et épaisseurs à souder) ;
le facteur de marche exprimé en % à un ampérage donné (exemple : 70% de facteur de marche à 100 A) : cela correspond, sur 10 minutes d’utilisation, à 7 minutes de soudage et 3 minutes de refroidissement pour le poste ventilé. Ce facteur est à « inversement proportionnel » à l’intensité choisie ;
la qualité de soudure : elle est déterminée par le niveau de performance du poste, de la réunion des bons paramètres de soudage, de la qualité des électrodes, du fil ou du métal d’apport et naturellement de votre dextérité !
fréquence d’utilisation : comme les cannes à pêche vous trouverez des postes pour soudeur occasionnel, régulier ou expert, le prix sera en rapport ;
la puissance : une machine de milieu gamme de 40 A à 130 A pour griller des électrodes de 1,5 mm à 3,2 mm est un investissement qui vous mettra à l’abri des problèmes. Pas la peine de vouloir souder avec de la 4 mm, 2 passes de soudures en 3,2 mm font l’affaire.
On a tous connu les gros postes rouges ou bleus lourds comme un cheval mort. On trouve encore en entrée de gamme des postes de soudure à l’arc à l’amorçage délicat. Si vous débutez, passez directement au MMA Inverter. La nouvelle génération de ces postes est un autre univers.
Description Un interrupteur, un potentiomètre et deux connecteurs dont un pour la pince de masse à fixer sur la pièce à souder, l’autre pour la pince porte électrode enrobée (électrode est rutile ou basique en fonction de la nature du métal à souder).
Fonctionnement A l’amorçage, un arc électrique donne la source de chaleur (± 3600°) nécessaire à la fusion simultanée de l’électrode et des bords métalliques des pièces à assembler ; puis c’est parti, ne tremblez pas, gardez le contact et pour maitriser cette fusion jusqu’à la fin et observez le résultat.
Il est nécessaire de prendre des conseils de professionnels ou de bricoleurs avertis et surtout, de s’entrainer sur des chutes de métal, et avec un peu de patience vous maitriserez bientôt la technique et les réglages d’intensité. Les machines d’aujourd’hui favorisent l’adaptation à ces pratiques de soudage. Prendre quelques notes pour se remémorer les paramètres utilisés en fonction du résultat obtenu ne nuit pas !
Aussi, le poste fonctionnant en courant continu, la polarité positive sera préférée pour le porte-électrode. Résultat : une meilleure stabilité, une bonne pénétration et moins de projections. Autre point, toute soudure amène de la déformation due à la chaleur. En refroidissant la pièce soudée devient parfois biscornue. Pour rattraper l’affaire, on martèlera un peu la soudure pour allonger le métal afin qu’il retrouve la bonne forme. Le bridage (fixation sur établi avec des serre-joints) est une solution.
Procédé de soudage comportant un arc électrique amenant la fusion d’un métal d’apport stocké en bobine dans ou sur le poste à souder qui se déroule à la vitesse commandée au niveau de la torche. Le fil de soudure (fil fourré), contient en son âme un flux qui régule sa fusion lors du soudage ne nécessitant pas l’utilisation de gaz. La fusion du fil qui remplace l’électrode permet l’assemblage des pièces métalliques.
La pénétration (profondeur de fusion) est tributaire de la vitesse de déroulement et de l’ampérage choisi. La torche peut être poussée (pénétration plus importante) ou tirée (cordon plus fin) ; elle sera positionnée très près du métal.
Il existe des bobines de fil fourré de diamètre 0,8mm (parfois 0,6mm) jusqu’au diamètre maximum 3,2 mm pour les postes professionnels. Souvent les postes sont pré-équipés pour le MIG MAG. Les critères de choix à respecter en fonction de votre projet de soudure :
le voltage dont vous disposez (220v monophasé ou 380v Triphasé) ;
l’intensité en ampères en rapport avec les épaisseurs à souder ;
la capacité en diamètre du fil et de stockage de la bobine ;
la qualité des galets du dévidoir (important pour le déroulement du fil) ;
l’option pré-équipement MIG/MAG (alimentation de la torche en gaz).
Rappel des acronymes
MIG : Metal Inert GasMAG : Metal Active Gas
Soudage semi-automatique, utilisant des bobines de fil plein-massif. Le principe est le même que pour le semi-auto à fil fourré sauf qu’un gaz inerte ou actif est diffusé au niveau de la soudure par la torche.
Ce gaz protège la soudure de la corrosion, apporte la stabilité de l’arc et améliore l’aspect de la soudure. Suivant le choix du gaz on pourra souder l’acier et les inox.
La soudure MIG nécessite un gaz inerte (Argon) pour la soudure d’alliages légers, acier inox ou cuivreux.
La soudure MAG nécessite un gaz actif (mélange Argon/Co²) pour la soudure des aciers au carbone. Ces gaz sous pression sont stockés soit dans des cartouches indépendantes jetables pour les petits volumes (1,8 litre à 3 litres) soit en bouteilles consignées pour les gros volumes (130 litres à 10 m3). Un détendeur débit/litre fixé sur la bouteille régule le flux gazeux.
Dans les deux procédés, la consommation de gaz est exprimée en litres/minute. Ce débit est inhérent à la taille des buses de la torche. En estimant le temps de soudage et le réglage d’écoulement on peut calculer le besoin en gaz et déterminer ainsi l’achat d’une cartouche ou d’une bouteille. Le gaz se conserve longtemps, ne pas oublier de fermer la vanne d’arrivée après utilisation. Conseil dicté par le porte-monnaie.
Le soudage TIG (manuel) est une forme dérivée de soudure à l’arc électrique. Un gaz neutre est diffusé par une torche en céramique comportant une électrode réfractaire non fusible en tungstène (aiguille). Ce procédé permet d’obtenir une très haute qualité de soudure.
Le poste de soudure est généralement mixte : soudure MMA Inverter et soudure TIG. Un interrupteur sélectionne le mode de soudage, il suffit ensuite selon le choix de bien placer les connecteurs. Polarité négative à la torche impérative pour le TIG. Le gaz inerte destiné à la torche passe par une électrovanne commandée depuis la torche. Les postes de soudure d’entrée de gamme sont équipés de la haute fréquence qui permet d’amorcer sans que l’électrode tungstène n’entre en contact avec le métal. Ainsi on économise les aiguilles ce qui n’est pas négligeable pour le porte-monnaie ! Des potentiomètres servent à réguler l’apport du gaz avec une temporisation avant et après la soudure (pré-gaz et post-gaz).
Suivant la dextérité du soudeur, on peut travailler le bain de fusion ou réaliser des soudures très fines. Son utilisation est particulièrement recommandée pour les soudures hyper étanches, pour les appareils à pression ou la tuyauterie et même pour le nucléaire. Le TIG peut être utilisée pour les métaux tels que le fer mais recommandé pour les métaux non ferreux tels que l’acier inox, le titane et l’aluminium.
L’électrode en tungstène ne doit jamais être en contact avec la pièce à souder ; le soudeur doit à la fois contrôler l’apport d’énergie de la torche et la dépose de métal d’apport (non enrobé). Le cordon de soudure est protégé en permanence par le gaz neutre pour éviter la corrosion du métal soudé, la zone de chauffe est restreinte ce qui diminue considérablement la déformation thermique due au soudage, au contraire du soudage à la flamme. Ce procédé dégage peu de fumées et permet une précision de soudure exceptionnelle.
Le soudage doit se dérouler dans tous les cas dans un endroit ventilé, éloigné de produits inflammables : des projections sont toujours possibles donc risque d’incendie.
Au soudage, les deux mains sont occupées, préférer la cagoule de soudeur, sans oublier les gants souples et le tablier ou veste de cuir pour éviter de bruler ou trouer les vêtements !
Approfondissez vos connaissances et découvrez nos guides pour tout savoir sur le soudage à la flamme, le soudage à l’arc, le soudage TIG, le soudage MIG MAG, la soudure à l’étain, la soudure par point et les découpeurs plasma :
Comment choisir un chalumeau, un coupeur, un manodétendeur pour souder à la flamme
Comment choisir ses bouteilles de gaz pour souder à la flamme
Comment choisir un porte-électrode et une pince de masse pour souder à l'arc
Comment choisir sa torche et le métal d’apport pour souder au TIG
Comment choisir une torche et le fil à souder pour souder au MIG
Guide écrit par:
Michel, Soudeur professionnel passionné, Vendée
J’ai acquis une formation de tôlier, de tuyauteur/soudeur et après avoir parcouru pendant trente cinq ans les chantiers de France et du Benelux, je suis devenu responsable d’une chaudronnerie puis projeteur, ingénieur de projets pour finir chef d’établissement ingénierie. Retraité, j’ai aménagé et équipé un atelier où je réalise des sculptures métalliques : j’ai réussi à combiner et aménager un coin de paradis ou j’aime laisser libre cours à mon imagination. Les casses et les vide-greniers n’ont plus de secrets pour moi. J’y trouve des objets insolites et des vieux outils que je collectionne ou que je transforme en objet d’art.J’aime aussi la décoration, la peinture sur toile et le jardinage. Je suis l’évolution des nouvelles technologies concernant les outils. Faire partager ma passion et vous conseiller humblement dans vos choix de matériel est un réel plaisir.