Guide écrit par:
Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne
166 guides
Le terme purin désigne un extrait fermenté de plantes. C'est le produit d’une macération de plantes dans l'eau pendant plusieurs jours, un liquide chargé en différents éléments. Parmi les préparations naturelles pour le jardin, les purins de plantes sont les plus connues, les plus faciles à réaliser et les plus utilisées.
L'ortie est maintenant inscrite sur la liste européenne des substances de base. Les jardiniers (et les agriculteurs) peuvent donc l’utiliser en toute légalité (elle avait été interdite en 2006) et réduire ainsi les quantités de pesticides épandus sur leurs cultures.
L'abondance de la plante et sa préparation très simple vont probablement favoriser la généralisation de son emploi au fur et à mesure que les recherches en cours lèvent le voile sur ses mécanismes d'action et précisent les modalités d'application du produit.
Les purins de plantes en général sont regroupés sous l’appellation officielle de PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes). Pour leur éviter d'être soumises aux procédures d'homologation des pesticides, l'État a classé ces substances naturelles comme biostimulants dont la liste est publiée par le ministère de l'agriculture.
Grâce à ses apports en azote (azote minéral et azote organique), phosphore, potassium, calcium, magnésium, l'ortie agit comme un engrais naturel favorisant la croissance des appareils végétatif et racinaire de la plante.
Il renforce les défenses naturelles de la plante en stimulant la production de substances antibiotiques, telles que les phytoalexines. Ces molécules sont des substances de défense produites par les plantes vertes lorsqu'elles sont attaquées par un agent infectieux.
Ainsi, le purin d'ortie permet de lutter de manière préventive contre les maladies cryptogamiques, c'est-à-dire causées par des champignons (cloque du Pêcher, rouille du Groseillier, mildiou).
Même s'il ne tue pas les insectes, le purin d’ortie a un effet répulsif contre certains parasites pouvant être nuisibles pour les plantes, comme les pucerons et les acariens.
L'ortie agit en inhibant la germination des spores des champignons. Pour cette raison, c’est un produit avant tout efficace en prévention, c’est-à-dire avant qui bloque le développement des maladies comme le mildiou, la cloque du pêcher, etc.
Par sa richesse en azote, bactéries, ferments lactiques et enzymes, le purin d'ortie, non dilué, est un bon activateur de compost car il accélère la décomposition de la matière organique.
Il existe deux principales espèces d'ortie dans nos campagnes, l'ortie dioïque 'Urtica dioica', la plus répandue, et l'ortie brûlante 'Urtica urens', plus petite et plus piquante. Les deux espèces peuvent s'employer indistinctement pour la fabrication du purin. Voici les étapes à suivre pour fabriquer un purin d’orties.
Voici le matériel à prévoir pour préparer un purin d’ortie :
Il vaut mieux récolter des orties au début de leur croissance, en mai ou juin, car elles sont plus riches en principes actifs, mais attention, elles piquent davantage !Une fois coupées, les orties refont une nouvelle pousse, grâce à leurs rhizomes : vous pourrez alors procéder à une nouvelle préparation de purin dans courant l'été qui suit.
Si vous ne pouvez pas utiliser le purin de suite, stockez-le dans des récipients hermétiques (bouteilles, bidons), dans un endroit frais et à l'abri de la lumière. Remplissez vos contenants jusqu'au goulot, afin d'éviter l'oxydation à l'air. Ils pourront conserver ainsi le purin pendant un an.
Il existe deux méthodes d’application pour un purin d’orties.
Diluez le purin à 20 % si vous l'utilisez comme stimulant en arrosage au pied des plantes. Ainsi 2 litres de purin dilués dans 10 litres d'eau permettent de restituer aux plantes les nutriments nécessaires à leur croissance sous une forme assimilable. Une plus forte concentration peut inversement inhiber cette croissance.
Une dilution à 10 % permet de lutter contre les pucerons et acariens lorsqu'on le pulvérise sur les feuilles. Une dilution à 5 % est préconisée en traitement pour plante en prévention contre certaines maladies cryptogamiques telles que le mildiou, la cloque, l’oïdium ou encore la rouille. Cette préparation est à utiliser toutes les deux semaines en traitement préventif.
À noter qu’il est possible d’alterner son utilisation avec celle de la bouillie bordelaise. Le recours à cette dernière en est ainsi réduit, ce qui limite son impact négatif sur l’environnement (présence de cuivre).
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Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne, 166 guides
Haut comme trois pommes, je travaillais déjà au jardin familial. C'est peut-être de là qu'est né mon intérêt pour les plantes et le jardinage. Il était donc logique pour moi de suivre des études à la fois en biologie végétale et en agronomie. Accédant à la demande de divers éditeurs, j'ai écrit en 25 ans de nombreux livres sur la thématique des plantes, des champignons (un sujet qui me tient à cœur), essentiellement des guides d'identification dans un premier temps, mais très vite aussi par la suite, sur le jardinage, renouant ainsi avec la première passion de mon enfance. J'ai aussi collaboré régulièrement à plusieurs magazines spécialisés dans le domaine du jardinage ou plus généralement de la nature. Comme il n'y a pas de jardinier sans jardin, c'est dans un petit coin de l'Auvergne que je cultive le mien depuis 30 ans et où je mets en pratique les méthodes de culture que je vous conseille.