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Bouillie bordelaise : tout savoir

Bouillie bordelaise : tout savoir

Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne

Guide écrit par:

Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne

164 guides

Produit phare parmi les fongicides et tolérée en agriculture biologique, la bouillie bordelaise a été pendant très longtemps le principal remède contre de nombreuses maladies, notamment le mildiou. Cependant, il a été établi que le cuivre qu'elle renferme peut s'avérer toxique en se répandant dans l'environnement.

Caractéristiques importantes

  • Composition
  • Mode d’action
  • Efficacité
  • Toxicité
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La bouillie bordelaise est une solution que l'on pulvérise sur les plantes en vue d'empêcher l'apparition ou de stopper l'évolution de certaines maladies provoquées par des champignons microscopiques (maladies cryptogamiques), et notamment la plus fréquente : le mildiou.

Elle est fabriquée avec une poudre à la couleur caractéristique bleue turquoise que l'on dilue dans l'eau. La poudre est composée d'un mélange de sulfate de cuivre et de chaux.

C'est un professeur de l'université de Bordeaux qui a découvert en 1882 l'efficacité du cuivre dans la protection de la vigne contre le mildiou. La fameuse "bouillie bordelaise" était née.

Mode d'action de la bouillie

La matière active est le cuivre, qui entre à proportion de 20 % dans le produit. Sa principale action est fongicide. En réalité, il ne tue pas les champignons mais il empêche la germination de leurs spores, responsables de maladies.

Ses deux autres actions sont de limiter la prolifération des bactéries (effet bactériostatique) et de détruire les algues (effet algicide).

Quelles plantes sont protégées par la bouillie bordelaise et contre quelles maladies 

Maladies

Principales plantes concernées

Symptômes

Mildiou

Vigne, tomate, pomme de terre.

Les tiges et feuilles deviennent gris-noir et sèchent.

Tavelure

Pommier, poirier, pyracantha.

Les fruits se crevassent et se couvrent d'une pellicule brune.

Chancre

Pommier, poirier, cerisier.

Nécrose sur le tronc ou les branches.

Gommose

Arbres fruitiers à noyaux : cerisier, prunier, mirabellier.

Écoulement d'une gomme épaisse brun doré sur l'écorce du tronc ou des grosses branches.

Cloque

Pêcher, nectarinier, abricotier et amandier.

Les feuilles se tordent, se boursouflent, deviennent rouges et tombent.

Moniliose

Presque tous les arbres fruitiers.

Taches brunes concentriques avec de petites pustules blanchâtres disposées en cercle sur les fruits qui pourrissent.

Oïdium

Concombre, courge, courgette, potiron et melon.

Feutrage blanchâtre qui recouvre la surface des feuilles.

Entomosporiose

Cognassier, poirier, photinia.

Petites taches brunes qui s'étendent sur les feuilles et les fruits.

Coryneum ou criblure des feuilles

Arbres fruitiers à noyaux.

Perforation sur les feuilles, taches brunâtres sur les fruits.

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Bouillie bordelaise

Les traitements préventifs

L'efficacité de la bouille bordelaise se manifeste surtout en prévention. Sur les arbres fruitiers et sur la vigne, pour maintenir un état sanitaire correct, on pulvérise à deux moments bien précis, correspondant à des stades bien définis du cycle du végétal :

  • à la chute des feuilles, une fois que la dernière feuille est tombée ;
  • avant le débourrement des bourgeons, lorsqu'ils ne présentent encore qu'une toute petite pointe verte.

En cours de végétation, les traitements préventifs sont particulièrement recommandés sur la vigne et les arbres fruitiers. Mais il est inutile de procéder à des traitements à des périodes météorologiquement défavorables au développement de la maladie.

Les traitements curatifs

Face à l'apparition d'une maladie, il convient de traiter le plus rapidement possible, dès que les premiers symptômes se manifestent. La bouillie bordelaise sera inefficace si le champignon est déjà bien installé sur les plantes.

Mode d'application de la bouillie bordelaise

Munissez-vous d'équipements de protection individuelle : gants de protection, masque de protection des voies respiratoires et lunettes de sécurité. A l'aide d'un pulvérisateurappliquez la bouillie sur le feuillage et sur les rameaux. La dose d'emploi est le plus souvent comprise entre 10 et 20 g/l (grammes par litre). Il faut traiter sur un feuillage sec. L'idéal (difficile à atteindre) est d'asperger les feuilles sur les deux faces.

Ce produit a été largement utilisé dans le passé et comme il n'est composé que de produits que l'on trouve dans le milieu naturel (le cuivre est un oligo-élément important pour la vie les animaux comme des végétaux) il semblait n'avoir aucune toxicité.

Cependant, sur certaines cultures qui restent en place durant des décennies, notamment la vigne, il a été constaté que le cuivre s'accumulait dans la terre au fil des années et n'avait pas que des effets positifs.

Le cuivre peut être toxique pour les végétaux

Appliqué sur le feuillage, le cuivre freine le développement des plantes, surtout si le temps est humide. Les plantes les plus sensibles sont :

  • les oignons ;
  • les poireaux ;
  • les cucurbitacées (courges, melons, concombre) ;
  • la laitue ;
  • le pêcher ;
  • le poirier.

De plus, le cuivre brûle le pollen, ce qui peut nuire à la fertilité des plantes.

Le cuivre est toxique pour l'environnement

Le cuivre est un élément minéral et ne se dégrade pas. A force de traiter toujours les mêmes endroits au-dessus du sol, les arbres fruitiers, les vignes ou même les légumes, il s'accumule dans la terre, est entraîné par les eaux de pluie et se retrouve dans les nappes phréatiques, les eaux des rivières et dans la mer.

Si l'excès de cuivre est peu toxique pour les animaux vertébrés, il l'est beaucoup plus pour les animaux aquatiques : poissons, larves d'insectes, amphibiens, et pour les algues d'eau douce également. Le cuivre est aussi toxique pour les animaux du sol, en premier lieu les vers de terre. Cette action toxique se manifeste davantage sur les sols acides.

Le cuivre est un fongicide non sélectif : il tue tous les champignons. Or, il existe des champignons microscopiques qui aident les plantes à mieux profiter des nutriments du sol, et d’autres qui participent à l'élaboration de l'humus en décomposant la matière organique.

Les quatre erreurs à ne pas commettre

  1. Surdoser le produit, c'est-à-dire mettre davantage de poudre que ce qui est recommandé sur la notice d'emploi. C'est inefficace, dangereux pour l'environnement, et vous risquez de brûler les feuilles des plantes.
  2. Pulvériser par forte chaleur et en plein soleil: les feuilles peuvent être brûlées.
  3. Pulvériser sur des plantes mouillées ou juste avant une pluie : le produit sera entraîné au sol avant d'avoir pu agir.
  4. Traiter pendant la floraison, nuit à la reproduction des plantes.

Depuis le 1er janvier 2006, en agriculture biologique, les apports de cuivre sont limités à 6 kg de cuivre brut (cuivre métal) par hectare et par an.

Le cuivre est difficile à remplacer, les produits alternatifs n'ayant pas la même efficacité. Pour réduire les doses de cuivre ou le nombre de traitements, on peut employer :

  • des produits à base d'hydroxyde de cuivre ou d'oxyde cuivreux ;
  • une bouillie bordelaise améliorée par l'adjonction d'oligo-éléments (zinc, bore et molybdène) ;
  • une bouillie bordelaise mélangée à du soufre mouillable (7,5 grammes par litre d'eau) ;
  • du bicarbonate de soude, utilisé à la même dose que la bouillie bordelaise, il remonte le pH et ralentit le développement des champignons ;
  • des purins d'ortie ou de prêle principalement, à utiliser en traitement complémentaire ;
  • des engrais foliaires à base d'extraits d'algues marines renfermant du cuivre à dose réduite.

Enfin, vous pouvez améliorer son efficacité (et donc diminuer le nombre de traitements) en ajoutant dans la solution de bouillie bordelaise un produit mouillant issu du commerce. Sinon, vous pouvez le remplacer par des produits ménagers tels que le liquide vaisselle biologique ou le savon noir à raison d'une cuillère à soupe par litre.

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Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne, 164 guides

Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne

Haut comme trois pommes, je travaillais déjà au jardin familial. C'est peut-être de là qu'est né mon intérêt pour les plantes et le jardinage. Il était donc logique pour moi de suivre des études à la fois en biologie végétale et en agronomie.   Accédant à la demande de divers éditeurs, j'ai écrit en 25 ans de nombreux livres sur la thématique des plantes, des champignons (un sujet qui me tient à cœur), essentiellement des guides d'identification dans un premier temps, mais très vite aussi par la suite, sur le jardinage, renouant ainsi avec la première passion de mon enfance.   J'ai aussi collaboré régulièrement à plusieurs magazines spécialisés dans le domaine du jardinage ou plus généralement de la nature. Comme il n'y a pas de jardinier sans jardin, c'est dans un petit coin de l'Auvergne que je cultive le mien depuis 30 ans et où je mets en pratique les méthodes de culture que je vous conseille.

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