Guide écrit par:
Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne
Finissez tout d'abord de récolter ce qui doit être avant de faire place nette. Arrachez de vos planches et carrés tous les végétaux morts. Il n'est pas nécessaire d'arracher vraiment les plantes, vous pouvez les couper en laissant les racines en terre où elles finiront de s'y décomposer ; ceci est particulièrement recommandé pour les légumineuses (aujourd'hui appelées fabacées, comme les pois et les haricots), car leurs racines sont porteuses de nodosités bourrées d'azote.
Après avoir arraché vos plants de tomates, il vaut mieux les brûler plutôt que les mettre au compost, car il est rare qu'ils ne soient pas atteints de maladies en fin de saison. Récupérez les tuteurs, vous aurez tout le temps de les traiter durant l'hiver au sulfate de cuivre. Continuez d'aérer serre et châssis en journée par beau temps
Récoltez et conservez dans un silo enterré ou à la cave, les légumes racines : carottes, navets, betteraves rouges, radis d'hiver, panais, céleris-raves… à moins que vous ne décidiez de les laisser en place. Protégez-les alors d'une bonne couche de paille ou de feuilles mortes ; cela aura le double avantage de protéger les racines du gel et de pouvoir les déterrer plus facilement pour votre consommation.
Protégez, par exemple en les buttant ou avec un voile d'hivernage, les autres légumes qui restent au jardin : poireaux, choux de Bruxelles, choux verts frisés, choux pommés d'hiver, mâche...
Couvrez également d'un voile de forçage les plantes aromatiques (persil coriandre...) ; vous prolongerez leur durée de vie et pourrez continuer à les utiliser en cuisine. Les racines des chicorées destinées à la production d'endives sont arrachées courant octobre et mises à forcer.
Il est plus profitable de travailler la terre en automne, en particulier si votre terre est argileuse, car elle sera difficile à travailler au printemps (car trop collante). Par une belle journée d'automne ou de début d'hiver, effectuez un travail soit superficiel en griffant le sol à l'aide d'un croc, soit plus profond, à la bêche ou à la grelinette.
Si vous travaillez le sol à la bêche ou que vous effectuez un labour au motoculteur, laissez-le en grosses mottes, ne cherchez pas à l'émietter : le gel fera le travail à votre place, laissant un sol plus friable que vous ne l'auriez fait.
La grelinette fait de plus en plus d'adeptes, car elle évite le retournement de la terre en profondeur, néfaste pour la vie microbienne du sol, véritable richesse dans un jardin.
Après ce travail épandez uniformément une couche de compost mûr ou à demi-mûr ou du fumier bien décomposé, (environ 3kg par m2, soit environ 4 l de compost). L'idéal serait de ne pas mettre de compost sur les parcelles qui porteront au printemps prochain des cultures qui n'aiment pas les sols trop riches : pois, haricots, ail oignon et échalote. Mais cela suppose d'avoir déjà fait les plans du jardin...
A défaut de compost ou de fumier, apportez du fumier en poudre ou en granulés du commerce. Le compost ne doit pas être enfoui, tout au plus griffé pour être incorporé dans les premiers centimètres.
À défaut de pouvoir travailler la terre en automne, contentez-vous d'épandre du compost demi-mûr en surface suivi d'un paillis que vous laisserez en place tout l'hiver.
Une fois que le sol est travaillé, désherbé, et enrichi en compost, ne le laissez pas à découvert, mais paillez-le pour le protéger des pluies battantes et du lessivage et créer un microclimat favorables à la vie microbienne et autres petits animaux du sol qui vont intégrer dans le sol la matière organique que vous avez épandue et la dégrader en éléments fertilisants.
Au potager, utilisez exclusivement un paillis organique, qui aura des propriétés fertilisantes : paille, foin, feuilles mortes ou bois raméal fragmenté (BRF). Gardez les paillis minéraux pour vos massifs de fleurs, vos potées ou vos allées.
La hauteur du paillis n'a pas de limite. Allez-y franchement. Vous écarterez au printemps le surplus qui n'aura pas eu le temps d'être décomposé et l'ajouterez éventuellement à votre tas de compost.
Les engrais verts ont pour mission de protéger le sol et d'améliorer sa structure physique tout en conservant ses éléments minéraux. L'engrais vert semé à l'automne sera fauché ou broyé au début du printemps prochain.
Sur les parcelles libérées, semez moutarde, féverole, phacélie, ou seigle. Vous pouvez aussi mélanger légumineuses et graminées. La seule interdiction est de ne pas semer la moutarde après ou avant une culture de crucifère (choux, navets…) car il y a risque de hernie du chou en terrain acide.
En pleine terre, semez la mâche et l'épinard dans un endroit ensoleillé. Plantez les choux pommés de printemps et les laitues d'hiver, sous abri ou sous un voile de protection.
Dans les régions à hivers doux, semez les fèves pour les récolter au printemps prochain, tentez un semis de pois à grains ronds et plantez les œilletons d'artichaut. Plantez également les choux-fleurs et les choux pommés de printemps, les laitues pommées d'hiver.
Supprimez toutes les tiges des asperges dès qu'elles commencent à jaunir en les coupant avec un sécateur à quelques centimètres au dessus du sol. Epandez ensuite en surface une fumure organique bien décomposée. Vous n'avez pas d'asperges dans votre jardin ? C'est le moment de les installer.
Plantez les herbes aromatiques vendues en godet (ciboule, ciboulette, estragon, oseille, menthe, romarin, sarriette, thym) ou divisez-les.
Nettoyez les outils des particules de terre, et graissez-les ou huilez les manches en bois à l'huile de lin avant de les ranger. Vidangez votre système d'arrosage avant les premières grosses gelées.
Guide écrit par:
Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne
Haut comme trois pommes, je travaillais déjà au jardin familial. C'est peut-être de là qu'est né mon intérêt pour les plantes et le jardinage. Il était donc logique pour moi de suivre des études à la fois en biologie végétale et en agronomie. Accédant à la demande de divers éditeurs, j'ai écrit en 25 ans de nombreux livres sur la thématique des plantes, des champignons (un sujet qui me tient à cœur), essentiellement des guides d'identification dans un premier temps, mais très vite aussi par la suite, sur le jardinage, renouant ainsi avec la première passion de mon enfance. J'ai aussi collaboré régulièrement à plusieurs magazines spécialisés dans le domaine du jardinage ou plus généralement de la nature. Comme il n'y a pas de jardinier sans jardin, c'est dans un petit coin de l'Auvergne que je cultive le mien depuis 30 ans et où je mets en pratique les méthodes de culture que je vous conseille.