Guide écrit par:
Sébastien, Rédacteur en chef
393 guides
Les COV sont des gaz et vapeurs que l’on retrouve dans l’environnement et l'habitat qui sont plus ou moins dangereux selon leur nature. Lorsque l’on parle de COV, on se réfère à ceux issus de l’activité humaine et souvent au formaldéhyde (milieu urbain, industriel etc.) et non ceux émis par la végétation ou d’autres phénomènes naturels (feu de forêt, etc.).
Intégrés dans le processus de fabrication de nombreux produits et matériaux présents à la maison et en milieu professionnel (canapé, peinture, sol stratifié, ordinateur, solvant, textile, déodorant etc.), les COV s’en échappent ensuite et contaminent l’air ambiant.
Assimilés responsables de maladies et de troubles de la santé, les COV les plus nocifs sont classés CMR (cancérogène, mutagène et reprotoxique) et soumis à la réglementation. Au niveau de l’environnement, ils sont à la source de différentes pollutions dont la provocation d’un effet de serre additionnel.
Les COV, ou composés organiques volatils, réunissent de nombreuses substances d'origine biogénique ou anthropique, soit naturelles ou créées par l’Homme.
Contenant un atome de carbone et un ou plusieurs des éléments suivants : oxygène, hydrogène, azote, phosphore, soufre, silicium ou halogène, à l'exception des carbonates, des bicarbonates inorganiques et oxydes de carbone ; les COV sont caractérisés par une grande volatilité et leur émission à température et pression ambiante sous forme de gaz.
Très nombreux dans notre environnement, les COV proviennent des hydrocarbures et de leurs dérivés chimiques. Les plus connus sont :
Présents et s’échappant de divers matériaux et produits de consommation communs, les COV se volatilisent et contaminent la composition chimique de l’air ambiant et sont considérés comme polluants.
Les COV sont utilisés dans de nombreux procédés et essentiellement comme solvant, dissolvant, dégraissant, conservateur, disperseur, agent de nettoyage etc.
Le Centre Interprofessionnel Technique d’Études de la Pollution Atmosphérique (CITEPA) a identifié une vingtaine de secteurs dans des domaines aussi variés que le bâtiment, le textile, la plasturgie, l’imprimerie etc.
D’après un état des lieux réalisé en 2013, le total des émissions de composés organiques volatils s’élevait à 758 000 tonnes en France métropolitaine et tout secteur confondu.
L’industrie manufacturière est le deuxième plus gros émetteur derrière le secteur résidentiel-tertiaire. Principale source d’émission des COV, l’utilisation de solvants représente 45 %, sources domestique, artisanale et industrielle confondues.
Parmi les COV les plus répandus, les formaldéhydes peuvent s’échapper de nombreuses sources domestiques :
Comparativement aux peintures acryliques, les peintures solvantées sont davantage émettrices de COV, et ceux-ci s’évaporent dans l’air lors de l’application et du séchage. Aussi, et en règle générale, les peintures velours ou satin contiennent plus de composés organiques volatils que les peintures en finition mat. L’ajout de colorants est également responsable de la hausse de ce taux.
La teneur en COV, soit la quantité retrouvée dans la formulation de la peinture, est exprimée en grammes par litre (g/l). La directive européenne 2004/42/CE fixe à cet égard et depuis 2010, un nombre de valeurs maximales devant absolument être respectées. L'émission de COV, soit le taux émis dans l'air intérieur après application et séchage de la peinture, est exprimée en µg/m³ d'air (milligrammes par mètre cube d'air).
Teneur et émission ne sont donc pas à confondre car c’est bien l’émission de COV qui détermine la quantité de composés chimiques évaporés dans l'air intérieur.
La réglementation européenne, plus exactement la Directive COV 2007/2010, prévoit pour les peintures murales un taux de COV inférieur à 30 g/litre. Une peinture dite sans COV est une peinture dont le taux est inférieur à 5 g/litre ; celle-ci doit être indiquée sur les pots.
Les peintures sont classées selon la quantité de COV émise de A+ à C, soit de “très faibles émissions” à “fortes émissions”. Cependant, ce classement ne prend en compte les émissions que 28 jours après l’application et non juste après leur pose et/ou application où les émissions sont les plus fortes.
Dixit l’Ademe : “La règlementation n’impose pas la réalisation systématique de tests certifiant la classe technique d’émission de COV apparaissant sur l’étiquette mais impose uniquement l’étiquetage des produits concernés d’après l’arrêté du 19 Avril 2011. L’affichage est donc déclaratif.”
COV | Unité | A+ | A | B | C |
Formaldéhyde | μg.m-3 | < 10 | < 60 | < 120 | > 120 |
Acétaldéhyde | μg.m-3 | < 200 | < 300 | < 400 | > 400 |
Toluène | μg.m-3 | < 300 | < 450 | < 600 | > 600 |
Tétrachloroéthylène | μg.m-3 | < 250 | < 350 | < 500 | > 500 |
Xylène | μg.m-3 | < 200 | < 300 | < 400 | > 400 |
1,2, 4 - Triméthylbenzène | μg.m-3 | < 1000 | < 1500 | < 2000 | > 2000 |
1, 4 - Dichlorobenzène | μg.m-3 | < 60 | < 90 | < 120 | > 120 |
Ethylbenzène | μg.m-3 | < 750 | < 1000 | < 1500 | > 1500 |
Butoxyéthanol | μg.m-3 | < 1000 | < 1500 | < 2000 | > 2000 |
Styrène | μg.m-3 | < 250 | < 350 | < 500 | > 500 |
COV totaux | μg.m-3 | < 1000 | < 1500 | < 2000 | > 2000 |
Sources Ademe
A noter que les labels écologiques comme Ecolabel européen, NF environnement ou Pure apportent des garanties supplémentaires tout comme les peintures bio.
Voir l’étude réalisée pour le compte de l’Ademe
Les COV ont un effet direct et indirect sur la santé :
A noter que les COV les plus nocifs sont classés CMR (cancérogène, mutagène et reprotoxique) et sont soumis à une réglementation renforcée, notamment dans le code du travail.
Les COV sont classifiés par groupe selon leur dangerosité.
Voir la liste des produits cancérogènes établies par le CIRC sont disponibles sur le site du CIRC
Sur le plan environnemental, les COV sont à la source de différentes pollutions comme le brouillard photochimique ou l’ozone troposphérique. Comme mentionné plus haut, les COV sont des précurseurs de l’ozone et cette surproduction a des conséquences sur la végétation (altération de la résistance des végétaux, baisse de rendement des cultures agricoles etc.), provoque un effet de serre additionnel, et accélère le processus de dégradation de certains matériaux.
A l’échelle mondiale annuelle, sur 20 millions de tonnes de solvants utilisés, environ trois quarts disparaissent par évaporation. En milieu aquatique, seule une faible partie des COV se dissout dans l’eau, la majorité stagne en surface. De biodégradabilité faible, les hydrocarbures aromatiques sont toxiques pour les organismes aquatiques.
Ce reportage aborde le sujet de la pollution à l'intérieur de l'habitat. Vous y découvrirez des témoignages, des études, mais aussi des constats sur la situation actuelle vis à vis des COV.
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Sébastien, Rédacteur en chef, 393 guides
A l’issue d’études dans le commerce, j’ai appris par opportunité la profession de charpentier. Noble mais dur métier, les hivers et la pluie m’ont incité à descendre des toits et à pousser les portes d’une quincaillerie où sans grande surprise, je me suis retrouvé quincaillier. Le métier m’a plu et au fil des années, j’ai accumulé les expériences dans plusieurs Grandes Surfaces de Bricolage. Entre deux magasins, je poursuivais mon apprentissage et travaillais en serrurerie, couverture, imprimerie ou dans le secteur industriel pour des sociétés de traitement de surface, de fabrication de vases d’expansion... L’envie de transmettre m’a ensuite conduit à me former au métier d'enseignant de Français Langue Étrangère, puis j’ai commencé d’écrire des articles de voyage, puis de bricolage pour monEchelle.fr. Aujourd’hui Rédacteur en chef de la section Conseil technique de ManoMano, j’ai le plaisir de travailler avec une communauté de vrais experts dont un jardinier hors pairs, un soudeur émérite, un plombier passionné et encore beaucoup d’autres. Restituer un conseil impartial est ce que nous faisons de mieux, et ce que nous continuerons de faire pour vous.
Comment se préserver des COV
Comme vu dans le paragraphe Où trouve-t-on les COV, les composés organiques volatils sont presque partout ; rien de surprenant de constater que l’air de notre habitat en présente une forte concentration et qu'il soit 8 fois plus pollué que l'air extérieur.
Afin de diminuer leur présence et préserver notre santé, il convient de limiter l’usage de produits émetteurs et le cas échéant, de choisir des produits notés A+, avec les plus faibles concentrations, et labellisés (label bio etc.). Parmi les gestes que l’on peut adopter au quotidien à la maison :
Afin d’assainir l’air de l’habitat, il est possible d’installer un purificateur d’air. Les personnes intéressées de connaître le taux de contamination des COV peuvent le faire avec des appareils de détection portables (analyseur PID) ou appareils à photoionisation (MiniRae, Toxirae Pro PID).