Guide écrit par:
Lukas, Constructeur bois passionné, Marne
La lamelleuse, également appelée fraiseuse à lamelle, sert à simplifier vos assemblages. Un disque tourne à grande vitesse et creuse les deux pièces de bois de manière parfaitement symétrique si vous avez le compas dans l’œil évidemment ! Il suffit ensuite d’y insérer des lamelles - nommées aussi pigeons, biscuits - enduites de colle dans les orifices pour que vos deux pièces soient parfaitement réunies.
De la machine d’entrée de gamme à l’univers professionnel, il y a quelques différences. Bien que la lamelleuse se charge dans tous les cas de faire son job, elle peut avoir quelques suppléments parfois (très) intéressants :
facilité et précision ;
rainurer ;
poser des charnières ;
faire des assemblages démontables.
Conseil : les lamelles que vous utilisez doivent-être en hêtre pour une efficacité optimale. Si vous voyez des lamelles faites en contreplaqué ou autre, fuyez ! Utilisez toujours de la colle à base d’eau pour qu’elles puissent gonfler et faire leur travail !
La lamelleuse est conçue pour créer des assemblages par lamelles, alors quitte à en acheter une, autant qu’elle permette de toutes les utiliser ! Il y a trois dimensions courantes de lamelles :
N°0, de 47 x 15 mm, pour panneaux compris entre 8 et 12 mm d’épaisseur ;
N°10, de 53 x 19 mm, pour 12 à 15 mm ;
N°20, de 56 x 23 mm, pour plus de 15 mm.
Ces lamelles font toutes 4 mm d’épaisseur - comme la lame. Si les capacités de votre lamelleuse permettent d’utiliser ces trois dimensions : bravo, c’est un très bon choix !
On compte également deux dimensions supplémentaires de lamelles :
S6, de 85 x 30 mm et 4 mm d’épaisseur, destinée à des panneaux de plus de 20 mm d’épaisseur ;
H9, de 38 x 12 mm et 3 mm d’épaisseur, pour des assemblages d’encadrement par exemple.
Voilà pour le classique. Grosso modo, quasiment toutes les lamelleuses sont capables de pouvoir insérer ces types de lamelles, hormis pour les S6 et H9 où il vous faut vérifier les capacités techniques de la machine et la possibilité d’y mettre une fraise de 3 mm d’épaisseur. Si c’est le cas, vous serez capable de travailler quasiment à armes égales avec un professionnel ! L’ensemble des travaux de montage et d’assemblage vous est possible. On ajoute aussi la possibilité de poser des charnières de 2 mm d’épaisseur et des lamelles auto-serrantes.
Cependant, lorsque l’on entre dans le monde du haut de gamme, on découvre de nouvelles possibilités, comme créer des assemblages démontables via des lamelles spéciales à visser ou de se passer de serre-joints via des lamelles à clipser.
Ces méthodes différentes sont très performantes et permettent un gain de temps significatif toutefois, l’investissement est onéreux alors soyez sûr d’en avoir vraiment utilité !
Pour cette machine, c’est évidemment la précision et la fiabilité des réglages ! Un décalage dans un assemblage se voit forcément et vous passez ensuite des heures à le rattraper !
La profondeur de fraisage : elle se fait par une vis sans fin et elle doit vous permettre d’accéder rapidement aux dimensions standards des lamelles. Des machines efficaces comportent jusqu’à 6 préréglages. Les profondeurs de plongée de machines polyvalentes sont de 19/ 20 mm.
La butée de hauteur : soit amovible, soit intégrée à la plaque frontale. Elle doit être réglable parfaitement, via indication micrométrique, pour travailler sur tout type d’épaisseur. Certaines machines offrent la possibilité d’introduire la butée sous la semelle de la lamelleuse, ce qui est intéressant pour du travail au milieu d’un panneau ou près de ses chants, amateur d’étagère, pensez-y !
La plaque frontale : il faut qu’elle soit inclinable et réglable au degré près si vous souhaitez travailler les coupes d’onglet. Les modèles sophistiqués ont des arrêts rapides sur 0°, 45° et 90° - voir 22,5° - ce qui peut s’avérer utile ! Un levier de verrouillage est performant pour garder la précision.
Les lamelleuses étant prévues pour des panneaux d’environ 19 mm d’épaisseur, il est possible sur certains modèles d’intégrer une cale d’épaisseur sur la plaque frontale : elle permet les coupes d’onglet sur des panneaux peu épais ou le centrage.
Des modèles de lamelleuses permettent un réglage par 1/10ème de mm de la fraise : gadget ou révolution ? A vous de décider suivant vos attentes !
Dernière indication : même si la machine vous offre tout un panel de réglages dernier cri, vérifiez que sa conception est de bonne facture : si les vis se desserrent après cinq minutes d’utilisation, vous êtes bon pour vous arracher les cheveux !
L’ensemble des lamelleuses ont des moteurs tournant entre 700 et 1100 W, la puissance n’est pas un facteur décisif - des machines très haut de gamme font 780 W par exemple – tout comme le nombre de tours par minute, oscillant entre 10.000 et 11.000.La différence entre un modèle d’entrée de gamme et un modèle professionnel se fait évidemment sur la précision du travail mais aussi sur certains points à surveiller comme :
la présence de repères, qui est impérative ! Ils servent à centrer la machine et ne pas se tromper. Le top du top : gravés de manière visible sous la semelle, sur la butée de hauteur et sur la plaque frontale ;
un travail de rainurage, plus ou moins efficace suivant les performances de la machine ;
un démarrage progressif, qui permet d’éviter de se désaxer en début de plongée ;
des ergots/ patins antiglisse ;
le poids, améliorant le maniement, 2,5kg est un bon compromis !
un raccord d’aspiration, sinon vous allez vite étouffer sous la poussière…
un interrupteur à blocage, parfait pour le travail en série ;
une batterie, pour les plus exigeants ! Ces modèles se développent petit à petit et sont utiles sur chantiers.
La précision est la qualité numéro 1 d’une lamelleuse et le choix d’un outil est fonction de ses besoins et exigences. Pensez à ce que vous avez à faire mais aussi à ce que vous aurez à réaliser. Maintenant que vous savez tout, à vous de jouer et de perfectionner vos techniques d’assemblages à biscuits !
Guide écrit par:
Lukas, Constructeur bois passionné, Marne
Après avoir quelques temps roulé ma bosse dans le bâtiment, notamment dans tout ce qui touche à la rénovation – peinture, carrelage, menuiserie, pose de cuisine et de salle de bain – j’ai décidé de passer un diplôme de « Monteur constructeur bois » et j’ai bien fait car rien n’est plus plaisant que de travailler sur une charpente ou de concevoir une maison en bois ! Tout ce qui touche au travail du bois me passionne, et construire ma propre maison dans ce matériau est un de mes buts ! Je suis également un adepte de l’outillage du bâtiment : j’adore m’informer sur les innovations, les méthodes d’utilisation, les astuces ou les performances de chaque nouvel outil du marché, que ce soit en rapport avec le travail du bois ou non ! Je me ferai un plaisir de vous conseiller et de vous aider dans vos choix ! Bon bricolage !