Guide écrit par:
Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne
166 guides
Appelée encore toit vert, toit végétal ou encore toiture végétalisée, cette technique ancestrale qui existe depuis que l'homme construit des abris, est devenue très tendance. Tout type d'habitation est potentiellement concerné : maison d'habitation, commerce, gymnase, école, immeuble de bureaux. Elle couvre aujourd'hui des bâtiments célèbres comme de simples maisons de particuliers.
Pouvant être adoptée en rénovation (sous certaines conditions) comme en construction de bâtiments neufs, la toiture végétalisée est devenue la toiture dans l'air du temps et les pouvoirs publics la plébiscitent pour ses nombreux avantages, mais c'est surtout en milieu urbain qu'ils donnent toute leur ampleur.
Cependant, malgré ses 200 000 à 300 000 m2 de toitures végétalisées mises en place chaque année, la France a pris du retard par rapport à ses voisins comme l'Autriche, l'Allemagne ou la Suisse. Dans ce dernier pays, la ville de Bâle détient un record : 30 % des toits plats y sont végétalisés (chiffre de 2017).
La couverture végétale fait intervenir plusieurs couches qui se superposent de bas en haut :
Le support porteur peut être en béton, en métal, ou en bois.
La couche d'étanchéité est souvent composée d'une couche anti-racines, et une couche étanche pour séparer le toit végétal du bâtiment sous-jacent.
La couche de drainage et de filtration est surtout indispensable si le toit n'a pas une pente suffisante. L'excédent d'eau est drainé et se déverse dans une canalisation.
Le substrat a une épaisseur de quelques centimètres plus de 30 cm. On emploie un substrat plus léger que la terre naturelle qui, une fois gorgée d'eau, est très lourde. Il doit aussi pouvoir retenir l'eau. Il est souvent constitué d'un mélange de compost de feuilles ou d'écorces, et de pierres légères et absorbantes (pierres volcaniques) mesurant jusqu'à 1 cm de diamètre et pouvant représenter jusqu'à 70 % en volume du substrat.
Toutes les plantes peuvent pousser sur les toits, cependant on choisira des plantes herbacées ou arbustives en fonction des contraintes climatiques et de l'épaisseur du substrat. Ils peuvent mettre plusieurs mois, voire quelques années avant d'atteindre leur plein développement et couvrir l'ensemble de la surface. On retiendra parmi ces plantes :
L'installation des plantes se réalise :
C'est le type de végétaux, appelé dans ce cas végétalisation, qui définit les trois catégories de toiture :
C'est la plus fréquente et la moins coûteuse des toitures végétalisées, et celle qui requiert le moins d'entretien. Le substrat mesure 5 à 15 cm d'épaisseur et comporte une forte proportion de roches (70 %) pour assurer légèreté et drainage. Il porte des plantes couvre-sols très rustiques supportant la sécheresse puisque l'irrigation n'y est pas prévue. La végétation installée doit pouvoir se développer en écosystème stable, et l'intervention de l'homme n'est qu'occasionnelle.
L'épaisseur du substrat est d'au moins 15 cm. Il comporte environ la moitié d'agrégats poreux (en volume). Un arrosage en goutte à goutte y est souvent intégré. Il peut accueillir des plantes à fleurs, des plantes vertes, des grimpantes et de petits arbustes.
Elle n'est possible que pour les terrasses. La hauteur du substrat est supérieure à 30 cm et il permet la culture d'arbres fruitiers ou décoratifs. Sur les terrasses des immeubles, le vent est parfois leur pire ennemi.
Extensive | Semi intensive | Intensive | |
Type de construction | Neuve ou rénovation. | Neuve ou rénovation sous conditions de toiture. | Neuve exclusivement. |
Type de structure portante | Béton, acier, bois. | Béton, acier, bois | Béton |
Pente maximale du toit | 30 % | 20 % | 3 % |
Epaisseur du substrat | 5 à 15 cm | 15 à 30 cm | Plus de 30 cm |
Poids total | 60 à 100 kg/m2 | 150 à 300 kg/m2 | Plus de 500 kg/m2 |
Irrigation | Non obligatoire. | Conseillée (suivant région et type de végétaux). | Obligatoire. |
Végétaux | Essentiellement plantes rampantes et couvre-sol (sédums). | Choix plus large : plantes à fleurs, plantes vertes, petits arbustes, plantes grimpantes. | Tout type de plante y compris grands arbustes si profondeur du substrat suffisante. |
Entretien | 1 ou 2 fois par an | Limité (1 fois par mois) | Beaucoup plus fréquent, en fonction de la densité des plantes), prix moyen. |
Prix moyen de l'installation par m2 | 45 à 100 € | Entre 100 et 200 € | Plus de 200€ |
Une toiture végétale procure certains avantages à son propriétaire, mais est également d'utilité publique, en agissant en particulier sur le bien-être et la santé de la population. En effet, la prolifération des surfaces végétalisées augmente l'humidité ambiante et permet de baisser les effets des températures caniculaires de l'été, notamment les fameux « îlots de chaleurs urbains ».
Par ailleurs, la création d'îlots de verdure dans un environnement fait de béton, de verre ou d'acier crée une harmonie qui rend la ville moins stressante, plus apaisante. Un environnement végétal aide à la relaxation, et la sensation de mieux-être augmente la productivité des occupants d'un bâtiment dans lequel ils travaillent (administration, bureaux etc.).
Ces toits peuvent accueillir un potager, des fleurs, un coin terrasse, et même des ruches comme c'est le cas à Paris. C'est donc un nouvel espace de vie. Pour une entreprise, ces réalisations améliorent son image de marque en mettant en avant un engagement social et environnemental.
La réalisation d'un toit végétal coûte 4 à 5 fois de plus qu'un toit traditionnel. Le prix du m2 est fonction de :
À ces coûts, il faut ajouter celui de l'entretien qui doit être bien suivi sur les toitures à végétalisation intensive. Alors qu'une toiture classique et simple peut être réalisée par une personne ayant un minimum de compétence et de savoir-faire, la réalisation d'un toit végétal n'est raisonnablement envisageable que par un professionnel spécialisé dans ce genre d'ouvrage.
Guide écrit par:
Jean-Marie, Jardinier passionné & auteur, Auvergne, 166 guides
Haut comme trois pommes, je travaillais déjà au jardin familial. C'est peut-être de là qu'est né mon intérêt pour les plantes et le jardinage. Il était donc logique pour moi de suivre des études à la fois en biologie végétale et en agronomie. Accédant à la demande de divers éditeurs, j'ai écrit en 25 ans de nombreux livres sur la thématique des plantes, des champignons (un sujet qui me tient à cœur), essentiellement des guides d'identification dans un premier temps, mais très vite aussi par la suite, sur le jardinage, renouant ainsi avec la première passion de mon enfance. J'ai aussi collaboré régulièrement à plusieurs magazines spécialisés dans le domaine du jardinage ou plus généralement de la nature. Comme il n'y a pas de jardinier sans jardin, c'est dans un petit coin de l'Auvergne que je cultive le mien depuis 30 ans et où je mets en pratique les méthodes de culture que je vous conseille.