Guide écrit par:
Lukas, Constructeur bois passionné, Marne
Tour à bois et tour à métaux, le principe reste le même : une courroie entrainée par un moteur fait tourner un arbre sur lequel est fixée une pièce à usiner. Du côté du bloc moteur, on trouve la poupée fixe et en face, parfaitement alignée dans le même plan, la poupée mobile ou contre-poupée. Cette dernière se règle latéralement suivant la largeur de la pièce à travailler.
Contrairement aux autres machines, la puissance de coupe se fait par la rotation de la pièce et non par la rotation de l’outil. Gardez cela en tête et vous comprendrez encore plus facilement le reste !
Qu’ils soient à métaux ou à bois, les tours se présentent sous deux types de motorisations :
asynchrone monophasé, plus abordables niveau prix, on retrouve ces moteurs surtout sur les modèles d’entrée et de moyenne gamme ;
asynchrone triphasé, pour les professionnels et passionnés prêts à investir, ces motorisations sont plus fiables et durables. Avec un variateur de fréquence, on peut même les brancher sur du courant monophasé classique.
En tournage, on doit respecter des plages de vitesses, exprimées en tours par minute, suivant le matériau. Pour ce faire, on adapte manuellement la courroie sur différentes poulies étagées toutefois les machines professionnelles peuvent offrir des réglages mécaniques. Il est intéressant de disposer d’un variateur permettant d’affiner la vitesse de manière directe et précise. Pour une machine polyvalente, comptez au minimum6 vitesses, sachant que vous pouvez aller à au moins 10 vitesses pour le bois et 16 vitesses pour les métaux. Moteur monophasé ou moteur triphasé, l'intéressant est de pouvoir inverser le sens de rotation de la machine, option pratique pour des travaux de ponçage.
Concernant la conception des tours, il y a une distinction à faire entre les petits modèles dits tours d’établis et les plus imposants dits tours d’ateliers, majoritairement représentés par les tours à bois.
Les tours d'établis ont un bâti acier ou tôle et une table de même matériau ou conçue en fonte d’acier rectifiée pour le milieu de gamme.
Les tours d’ateliers ont un piètement et une table en fonte rectifiée garantissant une quasi absence de vibrations et une solidité à toute épreuve.
Bien que logique, précisons toutefois qu’un tour à métaux n’est absolument pas fait pour travailler sur du bois et inversement : les efforts de coupe sont différents tout comme les vitesses de rotation.
De 30 à plus de 600 kg pour les tours à bois et de 22 à 1 700 kg pour les tours à métaux.
Les tours d’entrée de gamme type mini-tour à bois sont abordables tandis qu’un tour à métaux coûte facilement quatre fois plus cher. Pour les tours très haut de gamme, comptez plusieurs mois de salaires.
Une puissance de 500 W offrent des performances efficaces mais attention aux types de bois et métaux à usiner. Pour les fous de copeaux, on peut monter à 2 250 W pour le bois et 5 500 W pour les métaux.
Les dimensions qui doivent attirer votre attention sont celles des usinages possibles. La longueur maximale de tournage des tours à bois, appelée distance entre pointes, commence à 320 mm mais peut monter à 1 270 mm. Sachez qu’il est possible de monter des rallonges de table (certaines amènent à 2500 mm de longueur) sur la plupart des tours alors n’ayez pas les yeux plus gros que le ventre si vous souhaitez juste usiner des pieds de table.
Après l'usinage vient la capacité maximale de diamètre de tournage. Aussi indiquée par la hauteur de pointes, elle conditionne la largeur des pièces à usiner. En usage courant, 400 mm est un bon compromis.
Pour les tours à acier, optez pour une distance entre pointes de 400 mm si vous pouvez vous le permettre, vous obtiendrez plus de polyvalence qu’avec 250 mm et avoir plus de 1 500 mm est réservé aux professionnels. Pour le diamètre maximal d’usinage, 200 mm est judicieux pour débuter. D’autres données sont à surveiller et notamment la course du chariot longitudinale et transversale. Avec l’acier, on guide un chariot doté d’un outil à plaquettes carbures ! Il faut donc que ses réglages soit ultra précis ! Ce chariot peut même se déplacer automatiquement dans les deux plans : dans ce cas-là, il faut un réglage efficace permettant de choisir jusqu’au centième de mm par tour (pas besoin de paniquer, les plages d’avances sont préréglées ! ).
Sur les tours, l’arbre qui est entrainé par le moteur est fileté en bout pour y recevoir les accessoires : c’est le nez de broche ou poupée fixe. Dans votre intérêt, il est judicieux que ce filetage soit du M33 x 3,5 mm car il correspond au standard européen et permet de trouver plus facilement, et pour moins cher, de quoi l’équiper.
Le nez de broche peut-être alésé avec un cône morse : le plus courant est le CM2 toutefois les modèles d’établis sont parfois alésés au CM1. Dans tous les cas, il permettra d’intégrer facilement tous les accessoires actuels du marché sur votre tour, et avec solidité.
Au niveau de la poupée mobile, l’arbre horizontal a aussi reçu un coup de cône morse pour recevoir mandrins et accessoires mais surtout il est réglable et le plus souvent par un volant et c’est très important !
Ainsi, on déplace d’abord le bloc de la poupée mobile et on vient l’ajuster grâce au volant pour bloquer notre pièce à usiner. Ce procédé sert également à percer une pièce. Cette donnée se nomme course du fourreau de poupée mobile.
Les modèles proposent des courses d’une trentaine de mm à plus de 150 mm. Une échelle de réglage micrométrique est inscrite sur le fourreau pour vous aider.
Une partie des accessoires est indispensable pour travailler au moins un minimum, le reste dépend de vos inspirations et envies.
Griffe d’entraînement, plateau, queue de cochon, mandrin, porte-pinces, pinces… vous allez être obligé de devenir un expert car sans eux, pas de tournage possible. Les mandrins sont équipés de mors, les organes qui se rapprochent ou s'éloignent pour maintenir vos pièces. Conseil de choix : un mandrin à 4 mors est réputé très efficace.
Le porte outil est votre meilleur allié. Version tour à bois, on y repose l’outil pour diminuer l’effort et garantir constance de coupe. Il doit être réglable en hauteur et latéralement et peut parfois s’orienter à 180° pour se mettre dans l’axe d’une pièce. Côté tour à métaux, on y fixe les outils de coupe : réglable comme celui du tour à bois, on doit aussi pouvoir le déplacer transversalement. Surtout, la précision de guide doit être au top et tenir le coup !
Inutile d’envisager des travaux de série sans un copieur. Il se charge de suivre le tracé d’un gabarit ou d’une pièce et de le reporter sur une nouvelle pièce en toute simplicité.
Pour ceux qui ont vu large, la lunette sera utile pour tenir une pièce de grande longueur et éviter tout incident.
Pour les accessoires non indispensables mais non moins pratiques, on dénombre :
un bouton d’arrêt d’urgence type « coup de poing » ;
un écran digital indiquant la vitesse de rotation voire les mesures voulues ;
une commande de marche-arrêt amovible, que l’on fixe via un aimant où l’on veut suivant l’activité ;
une aspiration à copeaux pour éviter les nettoyages intempestifs.
Pour les indécis, les trois principales choses à définir avant achat sont les usages potentiels du tour, les dimensions qu’elle induit et la puissance nécessaire.
Si vous hésitez, prenez toujours un modèle plus performant qui vous permettra d’évoluer dans votre nouvelle passion.
Gardez à l’esprit que l’usage d’accessoires de maintien et de coupe (ciseaux et autres bédanes pour le bois et outils de tournage pour les métaux) demande un investissement important alors ne passez pas tout votre budget dans le tour...
Concernant les tours à métaux, il faut faire attention aux choix de matériaux qu’il est possible d’usiner, notamment pour les tours d’établis qui peuvent être restreints. Et surtout, on n’hésite pas à fixer solidement le piètement de machine pour éviter la catastrophe.
Le tournage est à effectuer avec des équipements de protection individuelle. Ne travaillez pas sans :
lunettes de protection pour éviter toute projection de copeaux dans les yeux ;
des gants pour éviter de vous blesser les mains ;
un casque antibruit car les tours peuvent se révéler bruyants ;
des chaussures de sécurité et des vêtements de travail.
Guide écrit par:
Lukas, Constructeur bois passionné, Marne
Après avoir quelques temps roulé ma bosse dans le bâtiment, notamment dans tout ce qui touche à la rénovation – peinture, carrelage, menuiserie, pose de cuisine et de salle de bain – j’ai décidé de passer un diplôme de « Monteur constructeur bois » et j’ai bien fait car rien n’est plus plaisant que de travailler sur une charpente ou de concevoir une maison en bois ! Tout ce qui touche au travail du bois me passionne, et construire ma propre maison dans ce matériau est un de mes buts ! Je suis également un adepte de l’outillage du bâtiment : j’adore m’informer sur les innovations, les méthodes d’utilisation, les astuces ou les performances de chaque nouvel outil du marché, que ce soit en rapport avec le travail du bois ou non ! Je me ferai un plaisir de vous conseiller et de vous aider dans vos choix ! Bon bricolage !