Guide écrit par:
Jérôme, Artisan, Haute Savoie
La première chose à savoir lorsque l'on parle de fosse septique, est que depuis plus d'une vingtaine d'années, il s'agit en fait de fosse « toutes eaux ». C'est donc un terme utilisé à tort mais entré dans le langage commun.
A l'époque (jusqu'aux années 90) la fosse septique ne récupérait que les eaux usées issues des toilettes. Dorénavant, et avec l'obligation de respecter les nouvelles normes en vigueur ainsi que la fameuse Loi sur L'Eau, les fosses récupèrent l'intégralité des eaux usées de la maison (cuisine, toilettes, salle de bain, siphons de sol, etc.) d'où leur appellation de
La fosse toutes eaux n'a qu'un effet limité de traitement sur la pollution générée par une habitation. Son action est avant tout mécanique : ce qui est lourd coule, ce qui est léger flotte. La dégradation des matières organiques est assurée par des micro-organismes anaérobies, mais reste anecdotique. Cette étape se nomme le prétraitement.
L'entre deux eaux ressort ainsi de la fosse, débarrassé des matières solides et des graisses (et dans une moindre mesure, d'une partie des matières organiques). Pour affiner cette action, un préfiltre (synthétique ou à pouzzolane par exemple) peut être intégré à la fosse. Son but est d'arrêter les matières qui pourraient tout de même ressortir de la fosse, et qui iraient colmater le reste de l'installation d'assainissement.
Une fosse toutes eaux seule ne traite pas l'eau. C'est donc un des éléments de la chaîne de traitement des eaux usées. Souvent, à la sortie de la fosse toutes eaux, on retrouve un système de filtration sur sable, un dispositif d'épandage, ou les deux.
Il existe des fosses toutes eaux en béton, en matière plastique (polyéthylène), ou en fibre (de moins en moins utilisées car très fragiles).
Une fosse toutes eaux a, normativement, l'obligation d'être raccordée à une ventilation afin d'évacuer les gaz et mauvaises odeurs qu'elle génère. Il est également indispensable de la faire vidanger périodiquement afin de garantir son bon fonctionnement, en éliminant l'amas de boues créé par les eaux usées.
Le volume de la fosse toutes eaux adaptée à une habitation, est calculé en fonction du nombre de pièces principales de ce logement.
Le nombre de pièces principales traduit un potentiel d'accueil (en nombre de personnes) et donc une consommation d'eau supposée, que la fosse toutes eaux doit être capable d'accepter.
Le volume minimal pour une fosse toutes eaux est de 3000 litres (ce qui correspond à un logement de 5 pièces principales maximum, ou 3 chambres). A chaque pièce principale supplémentaire, le volume augmente de 1000 litres.
Nombre de pièces principales | Volume de la fosse toutes eaux en litres | Référence |
Inférieur ou égal à 5 (3 chambres max.) | 3000 l | EH03000 |
6 (4 chambres) | 4000 l | EH04000 |
7 (5 chambres) | 5000 l | EH05000 |
8 (6 chambres) | 6000 l | EH06000 |
10 (8 chambres) | 8000 l | EH08000 |
Lorsque vous aurez à calculer le volume de la fosse toutes eaux adaptée à votre habitation, intégrez bien le potentiel (présent et futur) de votre logement pour ne pas être trop juste ! Cela pourrait remettre en cause la conformité de votre installation tout comme la périodicité des entretiens.
Contrairement à une fosse toutes eaux, une micro station est un organe de traitement à part entière des eaux usées. Cela signifie qu'en sortie de la micro station, l'eau est débarrassée de la majeure partie de la pollution qu'elle contenait, et répond aux différentes normes de rejet. Elle devient donc de « l'eau traitée », non potable, mais ne générant pas de pollution.
Le fonctionnement d'une micro station est calqué sur ce qui se passe dans la nature. L'eau usée traverse différents compartiments contenant plus ou moins d'oxygène, et permettant ainsi le développement de différents types de micro-organismes qui dégraderont la pollution. Le dernier des compartiments est appelé décanteur car c'est dans celui-ci que les matières dégradées (ou en cours de dégradation) couleront, et pourront ensuite être facilement pompées (lors de l'entretien du système); Comme pour une fosse toutes eaux, la micro station doit être raccordée à une ventilation pour l'évacuation des gaz et des odeurs.
Afin d'alimenter la micro station en oxygène, la plupart des modèles dispose d'un surpresseur ou d'un compresseur. Cela nécessite donc une alimentation électrique. Certains modèles disposent même de pompes pour faire transiter l'eau d'un compartiment à l'autre.
Ce principe de fonctionnement est appelé boues activées. Sans entrer dans les détails de l'épuration proprement dite des eaux usées, sachez simplement que tout est basé sur la concentration en oxygène des différents compartiments de la micro station pour permettre le développement bactérien, et ainsi dégrader la pollution avant rejet.
A l'image d'une fosse toutes eaux, le dimensionnement d'une micro station est calculé en fonction de la quantité d'eau qu'elle est capable de traiter. Cette quantité d'eau est traduite en nombre de personnes, ou plus précisément en équivalents habitants (EH).
Comme pour une fosse toutes eaux, lorsque vous aurez à choisir une taille de micro station, orientez votre choix vers le potentiel d'accueil de votre logement (et non le nombre de personnes qui y réside). Pour estimer au mieux le potentiel d'accueil de votre habitation, prenez le nombre de chambres (ou de chambres potentielles) et multipliez-le par 1,5. Si vous avez une maison de 4 chambres : 4 x 1,5 = 6. Il vous faudra donc une micro station dimensionnée pour 6 EH minimum. Plusieurs fabricants de micro stations offrent un dimensionnement ajustable (ex : de 1 à 4 EH). Dans ce cas aussi, prévoyez une petite marge de sécurité. La durée de vie de la micro station (sollicitation des différents actionneurs) en sera rallongée. Sachez également qu'une micro station sollicitée à sa pleine capacité nécessitera un entretien (vidange) plus régulier.
Le bac à graisse est un ouvrage complémentaire, qui protège le reste de l'installation de l'accumulation des graisses.
Il recueille les eaux usées ménagères, et exclusivement ménagères (cuisine et salle bains).
Le bac à graisse se place en tête de réseau, avant le reste de l'installation d'assainissement et le plus près possible du bâtiment. Il peut par exemple être en amont d'une fosse toutes eaux, ou d'une micro station.
Il est fortement recommandé d'installer un bac à graisse si la fosse toutes eaux ou la micro station se trouvent à plus de 10 m de l'habitation. Le bac à graisse effectue une séparation mécanique des graisses par flottation (les graisses sont plus légères que l'eau), et les piège grâce à une lame siphoïde.
De petit volume, le bac à graisse se vidange régulièrement pour éviter que les graisses accumulées à l'intérieur ne repartent dans le réseau et aillent colmater le reste du dispositif d'assainissement.
Comme une fosse toutes eaux, un bac à graisse nécessite la mise en place d'une ventilation pour évacuer les gaz et les odeurs.
Pour dimensionner un bac à graisse, il suffit de savoir ce qui y est raccordé.
S’il ne recueille que les eaux usées de la cuisine, son volume sera de 200 litres minimums.
S’il recueille l'ensemble des eaux ménagères (cuisine et salle de bains), son volume sera alors de 500 litres minimums.
Comme nous l'avons vu plus haut, un bac à graisse, une fosse toutes eaux ou encore une micro station d'épuration doivent impérativement être équipés d'une ventilation.
Selon la norme en vigueur, cette ventilation est à monter hors toiture.
L'extracteur se trouve au débouché de la ventilation. Il peut être soit statique (c'est en fait une simple cloche), soit éolien (mécanisme actionné par le vent, qui créé une dépression et augmente donc la performance de la ventilation).
En complément d'une fosse toutes eaux, vous allez peut-être mettre en place un filtre à sable.
Si ce filtre à sable est drainé, le géokit permet (grâce à des bâches et géotextiles spécifiques) de rendre le filtre complètement étanche (aux infiltrations comme aux fuites).
Le rotator est un extracteur éolien mécanique. Il permet, quel que soit le vent (ou l'absence de vent) de créer une dépression dans les canalisations, facilitant ainsi l'évacuation des gaz et des odeurs.
Placé en tout début de réseau, le regard de collecte recueille les eaux usées brutes de l'habitation. Il n'a aucun effet de traitement.
Il peut avoir une ou plusieurs arrivées indépendantes (une pour la cuisine, une pour la salle de bains et une pour les toilettes).
Souvent délaissé, le regard de collecte est pourtant très important pour faciliter l'accès aux ouvrages lors des entretiens, ou en cas de colmatage des canalisations.
La norme en vigueur en matière d'assainissement individuel impose un accès facile à tous les composants qui constituent l'installation.
Toutefois, il arrive qu'en fonction de la profondeur à laquelle se trouve les ouvrages, les différents regards d'accès se retrouvent enterrés. Afin de les rendre accessibles, il faut donc les équiper de rehausses. Généralement, que les regards soient rectangulaires, carrés ou cylindrique, un type de rehausse correspondant existe.
Pour les regards en polyéthylène, les rehausses s'installent généralement très facilement car elles s’emboîtent ou se vissent directement sur le corps du regard.
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Jérôme, Artisan, Haute Savoie
Électrotechnicien de formation, j'ai tout d'abord travaillé dans l'industrie où j'ai installé, câblé et dépanné bon nombre d'installations. Par la suite, j'ai encadré les équipes qui réalisaient ces travaux. Depuis quelques années je vole de mes propres ailes et suis artisan électricien. Avec plusieurs centaines de chantiers à mon actif, un travail bien fait et la satisfaction de mes clients sont mes priorités. Depuis 6 ans, je restaure et agrandis un chalet au cœur de la Haute Savoie. Mon expérience en travaux et mes connaissances me rendent un fier service. Terrassement, aménagement intérieur, toiture, plomberie, électricité, tout y passe ! Nous avons, ma fille ma femme et moi, presque tout fait nous-même ! Alors répondre à vos questions, et vous orienter ou vous conseiller pour choisir vos outils ? Facile !