Guide écrit par:
Jérôme, Artisan, Haute Savoie
Un réseau, qu'il soit sec (téléphonique, électrique etc.) ou humide (assainissement, pluvial, etc.) nécessite des points d'accès. Lorsque ces accès se trouvent sous une voie de circulation ils doivent donc être robustes et résistants aux passages des véhicules.
C'est pour cela que la fonte est le matériau utilisé pour les regards, trappes, caniveaux et autres chambres de visite. La fonte a la propriété d'être très résistante et facile à moulée ce qui permet de lui donner des formes complexes.
Tous les éléments en fonte spécifiques à la voirie doivent être conformes à la norme NF EN 124. Cette norme classe en plusieurs catégories les ouvrages en fonte en fonction du lieu où ils vont être mis en place – classement de la lettre A à la lettre F. A titre d’exemple, la lettre A impose une résistance suffisante pour les piétons et les cyclistes, alors que la lettre F concerne les éléments qui se trouveront sur une piste d'aéroport (charges très lourdes).
Les catégories les plus communes sont la B (trottoirs, zones piétonnes et parking) et la D (rues et routes, tous types de véhicules routiers). La catégorie C concerne uniquement les éléments de couronnements tels les caniveaux, les avaloirs, etc.
Les éléments sont donc marqués d’une lettre et à côté de celle-ci, un chiffre indique une donnée de résistance exprimée en Newton. Par exemple, un regard pour trottoir sera de type B 125 : B exprime une résistance mécanique aux piétons et aux cyclistes, et 125 exprime un poids maximum admissible de 125 N (Newton).
En fonction de ce que l'on veut faire, on distingue différents types d'éléments en fonte, spécialement conçus pour être mis en place en voirie.
C'est l'élément de fonte de voirie le plus commun. Un regard est généralement mis en place à l'aplomb d'un réseau pour permettre un accès facile à ce dernier. Ce regard peut donner accès à un réseau d'eau pluviale, d'assainissement, de téléphone ou encore d'électricité.
Les regards de voirie existent dans différentes dimensions, en fonction du réseau auquel ils donnent accès. On distingue toutefois différents types de regards : les regards simples, les regards amovibles et les regards hydrauliques.
Ils sont composés d'un cadre à sceller et d'un tampon. Le tampon est indépendant du cadre, et possède une gorge pour pouvoir introduire une pioche ou un pied de biche pour être ouvert. Certains regards simples sont équipés d'un joint plastique tout autour du cadre.
Les regards amovibles sont composés d'un cadre à sceller et d'un tampon monté sur charnière. La gorge usinée sur le tampon permet d'ouvrir le regard, mais dans ce cas précis, le tampon est articulé sur le cadre.
Ils peuvent être simples ou amovibles. Une gorge tout autour du tampon est moulée dans le cadre (elle est souvent remplie d'huile) et créé ainsi une étanchéité entre le tampon et le cadre. De ce fait, l'eau de pluie ou tout autre écoulement ne peut pénétrer dans le réseau concerné. Les regards hydrauliques sont souvent mis en place sur les réseaux d'assainissement car ils empêchent toute remontée d'odeurs.
Le but d'un caniveau est de récupérer les ruissellements. Le plus souvent il s'agit d'eau de pluie, mais on retrouve aussi des caniveaux sur des aires de lavage, dans des ateliers de mécanique, etc.
A l'image d'un regard, un caniveau est composé de deux éléments distincts : une goulotte aussi appelée « corps » (le plus souvent en PVC ou matière composite, parfois même en béton) et une grille en fonte. La grille se pose et/ou se fixe sur la goulotte qui est scellée au sol.
Judicieusement mis à niveau du sol, en point bas d'une pente, le caniveau récupérera ainsi tout ce qui ruissellera en surface. L'évacuation se fait par un réseau classique, qui se connecte directement sur la goulotte du caniveau.
Les différents caniveaux se caractérisent par :
leur longueur et leur largeur ;
la profondeur du corps et le diamètre de connexion au réseau ;
la largeur des fentes de la grille ;
la capacité d'avalement (volume en litres / mètres linéaires de caniveau).
Les grilles sont en fait un mélange entre un regard et un caniveau. En d'autre termes, c'est un regard où le tampon n'est pas plein mais ajouré.
Leurs caractéristiques techniques sont les mêmes que pour un regard classique (dimensions, résistance, épaisseur de cadre, etc.), doublées d'une capacité d'avalement à l'image de celle d'un caniveau (donnée exprimée cette fois en litres / mètres carrés).
Une grille ne dispose pas de corps, elle s'installera donc comme un regard, à l'aplomb d'un réseau d'évacuation. Placée en point bas d'une pente ou d'un prisme, elle captera les ruissellements.
Ils sont composés exactement comme un siphon de sol classique (en matière plastique) et jouent le même rôle. La seule différence est, en dehors du fait qu'ils soient en fonte, qu'ils supportent des efforts mécaniques et des charges plus importantes.
Les siphons de sol sont parfaits pour être mis en place sur des places de stationnement couvertes – où ils capteront les eaux de ruissellement provenant des véhicules (ou dans un atelier).
Comme tout siphon de sol, ils possèdent une garde d'eau isolant ainsi le réseau de l'extérieur (pour éviter les remontées d'odeurs). Attention toutefois car leur résistance mécanique est bien moindre qu'une grille ou qu'un caniveau.
Ces éléments ne sont pas directement mis en place en voirie mais le long de celle-ci (comme dans le prolongement d'un trottoir). Ainsi, comme un caniveau ou une grille, ils capteront les ruissellements canalisés par une bordure, un trottoir, un mur etc. Les bordures absorbantes les plus courantes reprennent une forme spécifique en « L » pour être mises en place le long d'un trottoir. Elles peuvent ou non être équipées de grille.
Les bordures absorbantes s'installent à l'aplomb d'un réseau d'évacuation et se scellent directement dans le prolongement des bordures de trottoir. Leur capacité d'avalement est très élevée et s'exprime en litres / mètres carrés. Il est important de noter que certaines bordures sont aussi doublées d'un regard de visite.
Toutes les bordures absorbantes sont de classe D (rues et routes, tous types de véhicules routiers). La surface d'avalement peut être verticale (sur la tranche du trottoir) ou horizontale (comme une grille ou un caniveau).
Très résistants, les éléments en fonte sont donc aussi relativement lourds. Lorsque vous mettrez en place, ou manipulerez tampons, grilles de caniveaux, grilles simples, etc. ; équipez-vous toujours de chaussures de sécurité pour protéger vos pieds !
Pour l'ouverture de tampons ou de grilles diverses, préférez toujours un outil long (type pioche ou pied de biche). D'une part pour éviter de laisser vos doigts se faire écraser, et d'autre part pour avoir un levier suffisant pour décoller puis ouvrir un élément lourd. L’usage de gants de protection est vivement conseillé. Si vous travaillez aux abords d'une voirie, équipez-vous de vêtements réfléchissants pour être vu.
Guide écrit par:
Jérôme, Artisan, Haute Savoie
Électrotechnicien de formation, j'ai tout d'abord travaillé dans l'industrie où j'ai installé, câblé et dépanné bon nombre d'installations. Par la suite, j'ai encadré les équipes qui réalisaient ces travaux. Depuis quelques années je vole de mes propres ailes et suis artisan électricien. Avec plusieurs centaines de chantiers à mon actif, un travail bien fait et la satisfaction de mes clients sont mes priorités. Depuis 6 ans, je restaure et agrandis un chalet au cœur de la Haute Savoie. Mon expérience en travaux et mes connaissances me rendent un fier service. Terrassement, aménagement intérieur, toiture, plomberie, électricité, tout y passe ! Nous avons, ma fille ma femme et moi, presque tout fait nous-même ! Alors répondre à vos questions, et vous orienter ou vous conseiller pour choisir vos outils ? Facile !